Les droits de la femme en Cisjordanie

Les femmes palestiniennes sont de loin les mieux formées de tout le monde arabe. Pourtant on ne les rencontre que rarement dans de hautes fonctions. Elles semblent condamnées à une vie au foyer. Pendant que les faiseurs d’opinion se creusent la cervelle pour savoir si c’est la faute à l’occupation ou à la société patriarcale, les réformes, elles, se font attendre.
Le Stones Café est un point chaud à Ramallah. On y sert de l’alcool sans se cacher, le code vestimentaire tolère qu’on porte avec un foulard, des jeans étroits, de sérieux hauts talons et un maquillage sophistiqué. Même la cigarette fait partie du tableau. Les étudiants garçons aussi bien que filles partagent la même table. Quel monde de différence avec l’hôtel où je réside. Bien qu’il soit recommandé dans un guide touristique palestinien progressiste, il ressemble plutôt à une caricature de la culture patriarcale. Des hommes à la réception, des hommes en cuisine et en salle, et des hommes qui font les lits, nettoient les chambres et passent l’aspirateur. Aucune trace de femme.
Conclusion rapide : le Stones Café doit être l’image d’un Ramallah un peu « leste » ? «  Je ne sais si j’appellerais cet endroit leste », me dit en riant Mona*, mon interprète et convive. «  Ramallah est bien une ville progressiste et multiple. Les vieilles traditions s’accordent ici avec la modernité occidentale. Ce ne doivent pas être nécessairement des contraires. » La famille de Mona a quitté les Etats-Unis il y a six ans et s’est établie à Ramallah. Mona a perdu entretemps sa nationalité américaine – et donc la liberté de franchir les frontières de la Cisjordanie. Elle a aussi appris à vivre avec les conséquences du conflit.
«  Dans cette société, les jeunes femmes ont moins de liberté de mouvement, mais ce qui est importe pour moi, c’est que l’individualisme est beaucoup moins prononcé ici. La famille est encore la pierre angulaire de la société. Cela me fait chaud au cœur et  me tient debout. » Pourtant le monde de Mona se réduit maintenant à un morceau de terre occupée, avec des frontières murées qu’elle ne peut franchir. Ramallah a beau être le Beyrouth de la Cisjordanie, elle ne peut cacher sa grisaille. Les nombreux projets immobiliers privés et les centres commerciaux prestigieux près d’Al Manara sont en contraste violent avec les centres de séminaire et les hôtels vides, les dépotoirs publics, les maisons délabrées et la pauvreté manifeste. Ainsi la pluie tombée hier a transformé les routes minables en peu de temps en de vraies rivières.

L’occupation en faute .


Les réformes internes promises depuis longtemps sont arrêtées depuis la rupture entre Gaza et la Cisjordanie en 2007. De cette façon les réformes visant à accorder plus de droits aux femmes sont bloquées elles aussi. Trop souvent on impute le manque de droits des femmes à la longue occupation, disent les experts en problèmes du genre.
«  Des droits égaux pour les femmes sont de la responsabilité des Palestiniens eux-mêmes », telle est l’opinion de Heba Husseini, membre directeur de la PWWSD ( Palestinian Working Woman Society for Development ) « Mais nous ne nous en rendons pas vraiment compte.. Quand récemment mon petit frère n’avait pas fait son devoir, il a répondu qu’il n’y pouvait rien , que c’était la faute à l’occupation. Lui connaît déjà notre mantra : l’occupation est notre excuse pour tout ce qui va de travers dans notre société. Si les droits des femmes vont mal, la cause est tout de suite trouvée. »
« Cela est vrai en partie, parce qu’on ne peut séparer l’un de l’autre », voilà la réaction de Mona.
« Une société qui est confrontée jour après jour avec la pauvreté, sans perspective, humiliée, se replie sur le traditionalisme.  Aucun peuple appauvri ou opprimé n’a jamais eu l’honneur des livres d’histoire pour sa progressivité » ajoute-t-elle laconiquement. «  Quand je possédais encore mon passeport américain, je pouvais sans problèmes me rendre de Cisjordanie en Israël et  retour.
Un jour, je revenais avec des amis en taxi de Betlehem. Au checkpoint Gilo il n’y avait au début aucun problème, jusqu’à ce qu’un soldat me prenne en point de mire et m’ordonne de descendre.


Il m’emmena dans un petit bureau et ferma la porte. Il me demanda si j’avais un petit ami, ‘parce qu’une jeune et jolie fille comme moi devait bien sûr avoir un petit ami’. Il voulait bien ‘combler ce manque et nous pourrions faire des choses agréables ensemble’. Les autres soldats rigolaient sans intervenir. Je me suis mise à hurler. Les soldats se fâchèrent, mais ils m’ont laissé partir. »

Comme il n’y avait pas eu de violence physique, Mona a essayé d’oublier l’incident. Elle ne se sentait pas une victime. Néanmoins cette intimidation sexuelle lui a communiqué une angoisse latente. «  Cela m’a montré quelle est ma place face à un soldat israélien. Il s’agit d’une pure démonstration de force que je n’ai rencontrée jusqu’à présent que dans l’armée israélienne. Aucune loi, aucun code de conduite, ne me protège contre cette intimidation ou cette agression.

Une incertitude constante.


Dans un rapport récent le WCCAC, un centre palestinien pour femmes qui conseille et fournit de l’aide judiciaire concernant les droits des femmes, a réuni des témoignages de violations des droits de l’homme contre des femmes en Cisjordanie, par des soldats et des colons de l’état d’Israël.
«  Notre rapport démontre l’impact que les destructions de maisons, les expulsions et les dossiers de regroupement familial bloqués, ont eu sur les femmes », nous dit la juriste, assistante de projet, Hannah Rough Brooks. «  Israël bloque depuis 2000 les demandes de regroupement familial pour les familles habitant Jérusalem-Est. Ainsi des familles doivent vivre séparées ,ou alors, réunies mais dans des conditions illégales. Beaucoup de femmes doivent seules élever leurs enfants parce que le partenaire a un passeport pour la Cisjordanie et l’autre est ‘Jérusalémite’.
Les femmes possédant un passeport de la Cisjordanie qui habitent illégalement près de leur époux à Jérusalem, ne peuvent pas conduire de voiture, ne pas prendre de taxi et n’ont pas accès aux soins de santé. Elles vivent dans une insécurité constante. Le WCCAC rapporte d’autre part comment les femmes sont confrontées à l’intimidation sexuelle et à l’agression des soldats et des colons. Les colonies ont entamé un vrai sprint de croissance, nous déclare Rought Brooks. « Alors que la population en Israël augmentait de 1,8 pour cent, elle a augmenté de 5,6 pour cent dans les colonies. Les ultranationalistes ont résolu de conquérir des terres au moyen de brimades et, à la rigueur, avec de la violence. C’est près de Hébron et de Nablouz que le nombre d’actes de violence commis par des colons, a fort augmenté. »

L’impact psychologique.


A côté de la violence par les colons contre les cueilleurs d’olives dans les champs, il y a les vexations à domicile. Prenons le cas de la palestinienne Mme X. qui était seule à la maison avec ses quatre enfants, lorsque des colons israéliens ont encerclé sa maison. Pendant qu’elle se réfugiait avec ses enfants dans la chambre à coucher, elle entendit des coups de feu et des pierres qui ricochaient contre les fenêtres. Au moment où les colons mettaient le feu à un bûcher à côté de la maison, elle s’est enfuie chez les voisins. Les dégâts étaient considérables. Le réservoir à eau percé, les alentours brûlés, les fenêtres cassées et la maison envahie d’une odeur pénétrante de fumée.
«  Nous avons parlé à des femmes qui osaient à peine quitter leur maison, surtout dans une ville comme Hébron », nous dit Rought Brooks. «  L’impact psychologique de ces attaques est énorme, même s’il n’y a ni tués, ni blessés. » Des plaintes officielles , il n’y en a guère. Les Palestiniens ont le sentiment que les colons sont au-dessus de la loi. Et ce n’est pas imaginaire. Selon Yesh Din, l’organisation israélienne pour les droits de l’homme, nonante pour cent des plaintes à l’encontre des colons atterrit dans la corbeille à papier.
Vivre dans un pays occupé a des conséquences pour tous ceux qui y demeurent.
Emotionnellement ,les femmes vivent cela différemment des hommes », nous raconte Maha Abu-Dayyeh Shamas, le directeur du WCCAC. «  Dès qu’on a des enfants, c’est dur », dit-elle doucement. «  Je suis moi-même mère de deux fils, et il y a un moment où vous ne pouvez plus les protéger. Les garçons adolescents palestiniens ne sont pas considérés par les Israéliens comme des enfants, mais comme des fauteurs de troubles potentiels. Chaque fois qu’ils passent au check-point ils sont humiliés. La rue est un lieu dangereux pour des garçons, même à l’intérieur des zones de sécurité palestiniennes. Donc on finit par être une mère qui enlève la liberté à ses enfants pour les protéger. Même si vous ne voulez pas cela.

Un féminisme de bureau.


Depuis la signature des accords d’Oslo en 1993, la société palestinienne connaît une montée de la violence, nous déclare Islah Jad, un expert gender respecté au centre d’études féminines à l’université Birzeit. Selon Jad, l’Autorité Palestinienne (AP) est en partie responsable de la société violente et de la position sociale diminuée de la femme palestinienne. «  Avant l’instauration de l’Autorité Palestinienne en 1994, la violence était dirigée contre l’armée israélienne et les colons.
Depuis que l’AP gère les budgets de la sécurité, la violence dans la société – surtout contre les femmes – n’a fait qu’augmenter. » C’est le cas en particulier dans la bande de Gaza, où le Hamas est maître, même si une comparaison entre le Hamas et le Fatah en ce qui concerne les droits des femmes n’a pas de sens, selon Jad. «  La situation est différente. Gaza n’a littéralement plus rien et est complètement enfermé, alors que la Cisjordanie a encore un certain niveau de vie. Ne pas oublier que le Hamas est la réponse des Palestiniens à la corruption de l’AP – Fatah.
Mais le Hamas n’a jamais eu l’occasion de faire quoi que ce soit à cause du boycott mondial. Les budgets de l’AP dépendent totalement des donations occidentales, et pas un cent ne va au Hamas. Trente-neuf pour cent du budget national de l’AP est consacré à la sécurité, mais nous ne nous sommes jamais sentis aussi peu en sécurité sur notre sol. »
En Cisjordanie il n’y a pas de mouvement féministe fort, dit Jad. Le féminisme arabe des années septante et quatre-vingts a aussi influencé le mouvement féministe palestinien, mais s’est atténué ensuite pour connaître un regain lors des deux intifadas, et tomber définitivement en léthargie en 2004. «  Le seul féminisme que nous connaissons est le féminisme de bureau », nous déclare Heba Husseini.
«  Beaucoup de femmes qui se disent féministes aujourd’hui abandonnent ce rôle dès qu’elles quittent leur travail et rentrent à la maison où elles se retirent entre les quatre murs de la famille. Le fossé entre les sexes se marque dans plusieurs domaines. Même dans la plupart des centres pour femmes, ce sont toujours des hommes qui occupent les postes de direction. » Ce n’est pas la formation qui est en cause : les femmes palestiniennes sont les mieux formées de toute la région arabe. Pour 100 étudiants masculins, il y a 107 étudiantes, selon le centre de documentation de l’Unesco concernant les femmes palestiniennes.
Ce qui est tout à fait remarquable c’est que cela ne se traduit pas dans les emplois. Le degré d’employabilité des femmes palestiniennes constitue moins de la moitié de celui des femmes arabes. «  En tant que femme il faut être terriblement têtue pour tenir tête à l’inégalité des sexes ici, et je ne parle même pas d’un problème qui n’en est pas un  comme le port du foulard », nous dit Husseini en éteignant ostensiblement sa gauloise. Derrière elle, sur un poster mural, une femme me dévisage de manière provocante sous une légende :’Give me credit for being a woman’.

Une femme ne doit pas entreprendre des affaires.


Il y a évidemment assez de femmes palestiniennes comme Iman qui tiennent tête aux commandements patriarcaux. Presque en face du prestigieux hôtel Intercontinental à Betlehem se trouve son petit salon de coiffure haut en couleurs. Iman a fait appel aux microcrédits que l’organisation de l’ONU pour les réfugiés palestiniens UNRWA mettait à la disposition. Entretemps elle a contracté trois petits emprunts au moyen desquels elle a payé la décoration, le mobilier et les produits cosmétiques. Maintenant elle draine aussi des clients de l’hôtel.
C’est nécessaire parce qu’elle veut faire étudier ses filles dans l’enseignement privé ‘plus cher’.  « Je veux que mes filles apprennent à voler de leurs propres ailes, et donc il leur faut un enseignement sérieux – ailleurs que dans l’enseignement de l’état. » Iman est seule à gagner sa vie depuis que son mari est malade. Elle raconte qu’il n’était pas évident pour une femme de commencer une affaire, certainement pas dans une ville archi-conservatrice comme Betlehem. «  C’est les hommes qui possèdent ici le capital familial, et en tant que femme je n’avais pas d’argent.
Au début on ne me prenait pas au sérieux non plus. ‘ Iman, une femme ne doit pas entreprendre des affaires’ me disait-on souvent, et pas seulement des hommes. Maintenant que mes affaires marchent, je constate un respect croissant de mon entourage. » Iman veut se présenter comme féministe. Elle considère que L’Autorité Palestinienne doit mettre l’égalité entre hommes et femmes sur son agenda. «  L’occupation joue évidemment un grand rôle, mais l’AP reçoit plus qu’assez d’argent. Pas un cent n’est consacré à renforcer la position de la femme.
Des crimes d’honneur.
L’AP ne peut le nier, le Conseil législatif est paralysé de manière chronique. Des réformes annoncées concernant le droit des femmes, quasiment rien n’a été réalisé. Il est vrai que l’année passée le Comité National Palestinien a déposé un projet de loi pour entériner et améliorer le statut juridique personnel de la femme palestinienne et donc de faire disparaître les discriminations. Aujourd’hui la législation sur les statuts personnels est basée sur la sharia, des lois religieuses misogynes qui diffèrent même de région à région.
En Cisjordanie ce sont les lois jordaniennes qui sont en vigueur, dans la bande de Gaza les vieilles lois égyptiennes. Les Palestiniens à Jérusalem-Est ressortissent aussi bien aux lois cisjordaniennes qu’israéliennes. A cela s’ajoute le fait que les communautés chrétiennes reconnues , établies dans les territoires palestiniens , possèdent leurs propres tribunaux et leurs propres lois concernant le statut personnel.
Les lois jordaniennes de même que les lois égyptiennes contiennent des ordonnances discriminatoires dans le domaine du mariage, du divorce, de la garde des enfants et de la succession. «  L’Islam n’et pas une loi, mais une religion. » nous dit une collaboratrice de Centre de Documentation féminine PWRC. La loi de la sharia l’indispose fortement, mais tout le monde n’est pas de cet avis. «  Le problème c’est le côté patriarcal de notre société, non pas le côté religieux » dit Salwa Najjib, spécialiste gender et également présidente du Centre Palestinien des Femmes WCLAC.
«  Même selon la sharia les femmes ont la garde des enfants et les hommes ont le devoir d’entretenir leur épouse. Seulement les femmes n’en savent rien. Il y a vraiment beaucoup de désinformation. Les femmes elles-mêmes aident à maintenir en place la société dominée par l’homme. La sharia prescrit que lors de la succession les bijoux et l’argent liquide reviennent aux filles, alors que la maison et le bétail vont aux fils. Seulement ce n’est jamais mis en pratique. Les mères donnent une partie de l’héritage des filles à leur fils, une sorte de prime qui doit servir à entretenir leur sœur. Il y a bien sûr une législation qui protège les femmes, mais en tant que femme on ne peut pas porter une succession injuste devant les tribunaux. A ce moment-là on se ferait excommunier. Les dernières années il y a eu quelques soi-disant crimes d’honneur. Ces crimes ne concernaient nullement la renommée des familles, mais bien des affaires de succession. »

Briser les tabous.


Les Palestiniens sont des téléspectateurs acharnés et les émetteurs locaux ont un franc succès. Mais on ne peut y trouver une information sérieuse. Les 32 émetteurs palestiniens sont des entreprises familiales qui n’ont ni les moyens financiers, ni le bagage professionnel adéquat pour produire une télévision sérieuse et critique. «  Les émetteurs palestiniens ne réussissent pas à montrer une image correcte de la femme dans les séries télévisées ou les clips-vidéo. » selon Suheir Farraj, directeur de la TAM, une ONG s’occupant des femmes, des médias et du développement. «  La violence contre les femmes, des maris qui frappent leur épouse ‘ au nom de la jalousie et de l’amour’, tout cela est présenté comme une attitude tout à fait normale. Lors des crimes d’honneur on suggère que c’est la femme qui en est la  cause. »
TAM considère la télévision comme le canal approprié pour redresser l’image déformée qu’on a des femmes. Elle s’est donné comme but de rendre la télévision palestinienne sensible au problème de l’égalité des sexes. L’ONG a des accords de coopération avec huit émetteurs palestiniens locaux, elle organise des séances de formation gender à l’intention des réalisateurs de documentaires, des caméramen et –women, et produit elle-même aussi des documentaires. TAM veut faire en sorte que des sujets tabous comme la polygamie, le divorce et les mariages mixtes deviennent matière à discussion.
«  Nous voulons aussi atteindre les hommes. Des ONG et des projets concernant des thèmes gender atteignent bien un public féminin, mais très souvent pas les hommes. Cela mène plutôt à une ségrégation entre hommes et femmes, à des conflits avec les pères et les frères, et pas à un changement. » Les femmes ne sont pas présentées que comme des victimes innocentes, mais aussi comme des modèles de rôle, des personnes qui défendent leurs droits.
«  Mais nous montrons tout, nous cherchons aussi la confrontation. Nous montrons également les côtés négatifs : les mères d’une ‘mentalité masculine’ qui font tout pour maintenir leurs filles dans une position inférieure de peur de perdre leur statut au sein de la famille. Au départ de nos documentaires nous ne présentons pas les femmes comme celles qui veulent renverser le système familial, mais celles qui veulent au sein de cette structure des chances égales. »  On peut difficilement mesurer le succès de TAM, mais Ferraj se rend compte que des choses changent. «  Des réalisateurs et des caméramen masculins partent intentionnellement à la recherche de témoins féminins. Certaines nous appellent pour demander pourquoi les femmes ne figuraient pas dans telle ou telle émission. »
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