La Somalie vit-elle la dernière crise de son histoire ?

En Somalie, la crainte d’une famine est bien réelle. La situation pourrait pourtant connaître un revirement. Son nouveau président sera-t-il à la hauteur des espoirs ? La communauté internationale est-elle prête à s’engager plus avant que pour la sécurité et l’aide humanitaire ?

  • CC AMISOM Photo/ Ilyas Ahmed (CC0 1.0) Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, est depuis février 2017 le nouveau président de la Somalie. Sera-t-il en mesure de rétablir la stabilité ? CC AMISOM Photo/ Ilyas Ahmed (CC0 1.0)
  • CC AMISOM Photo/Tobin Jones (CC0 1.0) Des femmes font la file pour recevoir à manger, dans un centre de Mogadiscio. CC AMISOM Photo/Tobin Jones (CC0 1.0)
  • © CIA Factbook Répartition des clans en Somalie © CIA Factbook
  • CC AU-UN ist photo/ Stuart Price (CC0 1.0) Des soldats de l’AMISOM et de l’armée du gouvernement somalien, la SNA. En 2020, les seconds devront agir sans le soutien des premiers. CC AU-UN ist photo/ Stuart Price (CC0 1.0)
  • © CIA Factbook Répartition du territoire et économie de la Somalie © CIA Factbook

‘Vous ne pouvez pas déclencher la pluie ou assurer assez de fourrage pour le cheptel. Mais, ensemble, nous pouvons apporter une réponse plus efficace. Et nous devons le faire maintenant, car la famine menace la Somalie.’

C’est avec ces mots que le président de la Somalie, Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, s’adressa le 28 février à face à une audience bigarrée de fonctionnaires de l’ONU, de collaborateurs de l’Union africaine, de diplomates, de ministres fédéraux, de politiciens locaux, de représentants de la société civile, de cultes et du secteur privé. Tous écoutent et acquiescent. Autour de la table ronde de Mogadiscio, les participants doivent trouver une solution à la sécheresse qui menace la vie de plus de six millions de Somaliens.

Le drame de 2011 hante les esprits

Le souvenir du drame de 2011 hante les esprits. À l’époque, 250 000 Somaliens avaient succombé à la sécheresse. Aujourd’hui, nous savons pourquoi. Le monde n’a agi précipitamment qu’après que la crise alimentaire ait obtenu la mention famine. Il était alors déjà trop tard.

À l’assemblée, Farmajo demande de l’aide pour récolter 825 millions de dollars (780 millions d’euros) et ainsi éviter que la catastrophe de 2011 ne se reproduise. La Somalie doit aujourd’hui faire face à la plus sévère sécheresse en sept ans. Elle occasionne un manque d’eau chronique. Puisque bon nombre de Somaliens vivent de l’agriculture et de l’élevage de bovins, la sécheresse les prive à la fois de leur source de revenus et de leur nourriture. Mais ce n’est pas le seul problème. Certains fuient également la violence armée, en particulier celle de l’organisation terroriste islamiste Al-Shabaab (aussi orthographié Chabab). Sa présence complique l’accès à des régions entières du pays, quand elle ne le condamne pas totalement. En conséquence, des foules de Somaliens dépossédés sont voués à l’exil, en quête d’assistance.

Les effets du climat extrême sont donc renforcés par une situation de sécurité dramatique, résultat d’années de crise politique.

CC AMISOM Photo/Tobin Jones (CC0 1.0)

Des femmes font la file pour recevoir à manger, dans un centre de Mogadiscio.

#nogov

Vous souvenez-vous du hashtag #nogov qui fit le buzz lors de cette période de 540 jours sans gouvernement (2011-2013) ? Nous brillions dans les tops en tout genre. Mais notre performance s’évanouit quand nous nous comparons à la Somalie. Là-bas, le #nogov dura plus de 20 ans ; aujourd’hui encore, la population en ressent les profondes séquelles.

Les Somaliens appartiennent à différents clans

Pourtant, quand la Somalie déclare son indépendance en 1960, elle est promise à un avenir florissant. Douze années durant, la République de Somalie constitue l’exemple d’un État démocratique fédéral, “la Suisse de l’Afrique”. Un fait peu évident. Les Somaliens appartiennent tous à la même ethnie, ils parlent tous le somali et la majorité d’entre eux sont des musulmans sunnites. Là où ils se différencient, c’est par leur (sous-)clan.

Les deux premières législatures après l’indépendance (de 1960 à 1969), la voix de ces clans résonne dans différents partis politiques. Mais, après un coup d’État réussi du général Siyad Barre, tout bascule. Officiellement, il bannit la loyauté aux clans et exige d’eux fidélité au pouvoir central socialiste. Or, durant ses 22 ans à la tête du pays, il règne d’une main toujours plus stricte. Il se concentre toujours plus sur les différences entre les clans pour assurer la sécurité de son propre avenir. Quand son gouvernement s’effondre en 1991, les clans s’emparent du pays.

La loi du plus fort

© CIA Factbook

Répartition des clans en Somalie

Clans et sous-clans s’affrontent. Les seigneurs de guerre mettent la main sur des aérodromes, des aéroports et des villes. La carte de la Somalie devient une mosaïque de territoires tribaux, vivant chacun selon ses propres coutumes et lois. La Suisse de l’Afrique se transforme en “État défaillant” (failed state).

Dans ces circonstances chaotiques, l’Union des tribunaux islamiques (UTI) fait son apparition. En 2006, cette organisation armée prend le contrôle de Mogadiscio. Elle y impose son système législatif et sécuritaire, deux infrastructures faisant crucialement défaut à la population. Pourtant, certains auraient préféré qu’elle s’abstienne.

Les USA craignent qu’elle n’entretienne des liens avec Al-Qaïda – étant donné que l’UTI se base sur l’enseignement de la charia – et l’Éthiopie, une répétition de 1977. Cette année-là, une Somalie alors plus puissante avait envahi l’Éthiopie, affichant l’ambition de regrouper tous les peuples somaliens – d’Éthiopie, de Somalie, de Djibouti et du Kenya – dans une “Grande Somalie”.

USA et Éthiopie se rallient au gouvernement fédéral de transition somalien et la seconde envoie des troupes pour reprendre Mogadiscio. Des rebelles somaliens se rassemblent cependant en une série de factions armées et s’opposent à “l’envahisseur étranger”.

L’une d’elles n’est autre que l’aile radicale des jeunes de l’UTI, Al-Shabaab.

Omar Mahmood (chercheur de l’Institute for Security Studies, ISSA) : ‘L’UTI était relativement populaire parmi la population, car elle lui apportait de la stabilité et de l’équité. Al-Shabaab pouvait lui aussi compter sur un certain succès, dû principalement à sa riposte face aux soldats somaliens. Mais, peu à peu, les abus de l’UTI prirent le dessus. Dans les territoires qu’elle conquérait et administrait progressivement, en particulier dans le sud et le centre de la Somalie, elle instaurait un système draconien basé sur la charia. Les citoyens y étaient punis ou exécutés pour la moindre contravention. Elle extorquait la population locale pour se maintenir à flots.’

La Somalie se désagrège davantage. Pillages, assassinats, viols … Dans un pays où l’impunité règne, tout est possible.

Les tentatives de reconstituer le pouvoir central restent vaines. Le gouvernement de transition lui-même ne parvient pas à contrôler la situation, malgré le soutien de la communauté internationale, dont l’AMISOM (forces armées de l’Union africaine). La Somalie se désagrège davantage. Pillages, assassinats, viols … Dans un pays où l’impunité règne, tout est possible.

Les flux d’exilés et de réfugiés s’intensifient de jour en jour. Les Somaliens fuient la violence, ils abandonnent tout derrière eux.

Ils terminent dans ce que l’on appelle des camps d’exilés (displacement camps). Puisqu’aucune autorité publique ne les contrôle, la loi du plus fort règne en maître.

Nouveau(x) président(s)

CC AMISOM Photo/ Ilyas Ahmed (CC0 1.0)

Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, est depuis février 2017 le nouveau président de la Somalie. Sera-t-il en mesure de rétablir la stabilité ?

Le 16 septembre 2012, la Somalie s’éveille dotée d’un nouvel espoir. Ce jour-là, Hassan Cheikh Mohamoud prête serment ; après plus de 20 ans sans gouvernement, il est le premier président élu.

Mohamoud est le premier président en 20 ans.

Omar Mahmood : ‘Le président Mohamoud développa plusieurs plans stratégiques qui semblaient, sur papier, témoigner de sa vision pour le pays. Dans certains domaines, son administration parvint véritablement à progresser, avec par exemple l’instauration d’une structure d’État fédéral. (N.D.L.R. Depuis 2016, la Somalie est officiellement constituée de six états fédérés : Jubaland, South-West State, Hirshabelle, Galmudud, Somaliland et Pount (Puntland)) L’objectif étant que l’autorité fédérale centrale régisse des matières comme la sécurité, les affaires étrangères, etc. et que les autres compétences soient transférées aux autorités fédérées.’

‘Ce fameux “système de dévolution” fut une bonne décision pour intégrer les structures claniques et sous-claniques dans la politique. Mais il valut au président Mohamoud d’être accusé de se mêler des compétences des états fédérés et de délaisser les problématiques locales dans sa gouvernance, alors que l’attention pour ce niveau local et le transfert de compétence figuraient justement au cœur de ce processus de dévolution. À l’occasion des élections qui suivirent, des rapports sur la corruption furent également publiés.’

Farmajo l’emporta sur les intérêts claniques et financiers.

Mohamoud a déçu beaucoup de Somaliens. Quand Mohamed Abdullahi Mohamed, plus connu sous le surnom de Farmajo, reprend les rênes le 8 février 2016, des milliers de citoyens célèbrent sa victoire dans les rues de Mogadiscio.

Farmajo a vécu plusieurs années aux USA et a été, pendant une courte période, premier ministre de la Somalie (2010-2011).

Omar Mahmood : ‘Farmajo était étonnamment populaire au sein de la population. Malgré cela, son élection fut l’effet d’une surprise, car le système électoral somalien ne suit pas le principe d’une personne égal une voix. Le choix de ce président fut celui des parlementaires, dont beaucoup doivent leur poste à des intérêts claniques et financiers. Visiblement, Farmajo a su les surmonter.’

Al-Shabaab vs l’EI

L’International Crisis Group considère que le soutien clanique dont dispose Farmajo est aussi l’un de ces principaux atouts. De plus, d’aucuns croient qu’il est le candidat approprié pour ramener la sécurité dans la Corne de l’Afrique, pour former une armée nationale somalienne forte (Somali National Army ou SNA) et pour favoriser une sortie de l’AMISOM. Cette dernière est prévue pour 2020 ; aujourd’hui, l’armée somalienne est toutefois trop fragile pour agir seule.

Omar Mahmood : ‘Dans les régions d’où l’AMISOM se retire, on voit se créer un vide que vient combler Al-Shabaab.’

La Somalie a donc encore du pain sur la planche.

L’avènement de groupements de l’EI pourrait briser “l’unité djihadiste” de la Somalie et encore plus déstabiliser le pays.

Al-Shabaab domine surtout les campagnes – qui recouvrent une large proportion de la Somalie. Mais, même à Mogadiscio, pourtant la zone la plus protégée du pays, personne n’est véritablement en sécurité.

Human Rights Watch rapporte que le nombre d’attentats visant des cibles civiles – restaurants, hôtels et écoles – a augmenté au cours de l’année passée. Omar Mahmood renchérit : ‘Ces dernières années, Al-Shabaab s’en est également pris à des bases de l’AMISOM et est parvenu à contrer sa défense. Le groupe terroriste est pour le moment très puissant dans le sud de la Somalie, tout en étant aussi très actif dans d’autres régions, comme le centre, et un peu dans le Pount.’

L’état semi-autonome de Pount n’est peut-être pas la principale zone de conflit, il nécessite néanmoins une attention particulière. Al-Shabaab a toujours juré fidélité à Al-Qaïda. Mais, fin 2015, un leader spirituel influent du Pount, le Cheikh Abdul Qadir Mumin s’est détaché de son groupe pour déclarer sa loyauté à l’EI.

À en croire l’International Crisis Group, l’avènement de groupements de l’EI pourrait briser “l’unité djihadiste” de la Somalie et encore plus déstabiliser le pays.

CC AU-UN ist photo/ Stuart Price (CC0 1.0)

Des soldats de l’AMISOM et de l’armée du gouvernement somalien, la SNA. En 2020, les seconds devront agir sans le soutien des premiers.

Erdogan et la prunelle de ses yeux

Si Farmajo veut faire de la Somalie un État stable, il lui faudra aussi améliorer ses relations avec les pays voisins. Tant l’Éthiopie que le Kenya veulent se protéger d’Al-Shabaab, qui se trouve à leurs portes. C’est pour cette même menace qu’ils avaient tous deux déjà envahi la Somalie.

Dans le même temps, la crainte d’une Somalie puissante aux ambitions nationalistes (la “Grande Somalie”) ne s’est jamais vraiment dissipée. En Éthiopie, la grande communauté d’ethnie somalienne, qui vit dans la Région Somali, représente 6,2 pour cent de la population totale.

L’Éthiopie et le Kenya se méfient des relations entre la Somalie et les autres membres de la Ligue arabe

Autre cause de la méfiance des deux États : les relations qui existent entre la Somalie et les autres membres de la Ligue arabe.

L’International Crisis Group relève que l’Égypte s’est empressée de féliciter Farmajo pour son mandat de président. En parallèle, les tensions montent entre l’Égypte et l’Éthiopie, en raison notamment de la gestion du Nil et de la construction du Barrage de la Renaissance en Éthiopie.

Outre l’Égypte, les pays du Golfe veulent eux aussi assurer leurs intérêts dans la Corne de l’Afrique.

Pas plus tard que l’année passée, la Somalie a reçu 50 millions de dollars de la part de l’Arabie saoudite pour sa décision de rompre ses relations avec l’Iran. Pour leur part, les Émirats arabes unis ont déployé une police maritime dans l’état semi-autonome de Pount et une base militaire au Somaliland, qui a proclamé son statut de république mais ne jouit pas d’une reconnaissance internationale, depuis laquelle ils opèrent au Yémen. En échange, les Somaliens recevraient une formation et du matériel militaires – pour combattre Al-Shabaab. Les Émirats investissent aussi financièrement sur le territoire, comme c’est le cas dans le port de Berbera.

Mais la guerre d’influence en Afrique de l’Est ne se cantonne pas à la Ligue arabe. L’un des acteurs centraux se trouve être la Turquie. Lors de la famine de 2011, elle a été l’un des premiers fournisseurs d’aide. Depuis, elle a renforcé encore ses liens avec la Somalie. Ces dernières années, le président turc Recep Tayyip Erdoğan s’est rendu à trois reprises dans “l’État défaillant”, a inauguré une nouvelle ambassade de la Turquie à Mogadiscio et a continuellement injecté de l’argent dans le développement de la Somalie – ce qui permit la conclusion de contrats avec des partenaires turcs. Tout porte à croire qu’Erdoğan tient à la somalie comme à la prunelle de ses yeux.

Pas suffisant

La politique n’est pas une œuvre de charité ; la Turquie espère bien évidemment un return on investment sur les plans politiques et économiques. Mais sa tactique empêcherait, selon Afyare Elmi du Département des affaires internationales de l’université du Qatar que d’autres donateurs prennent exemple sur elle pour l’aide d’urgence. L’un des piliers de l’approche turque est en effet de combiner aide d’urgence et aide au développement.

En clair : il ne faut pas se contenter de subvenir aux besoins les plus urgents, mais aussi investir dans des projets sur le long terme. La construction d’hôpitaux, d’écoles, de routes ou la création d’emplois stimulent la croissance économique et un État fort. Ces projets mettent le pays à l’abri de situations de crises futures.

Les victimes sont toujours les mêmes. Comment se fait-il que ces personnes soient si fragiles, et comment les aider sur le court, mais aussi sur le long terme ?

Le plaidoyer d’Afyare Elmi de combiner aide d’urgence et aide au développement correspond à l’expérience de terrain de Laetitia Bader (HRW) : ‘Une bonne partie des personnes touchées aujourd’hui sont déjà des victimes de la crise depuis des années. Souvent, il s’agit d’exilés de crises passées, de membres de minorités ou de petits clans. Ils résident depuis longtemps dans des camps d’exilés où ils peinent à survivre grâce à des petits boulots ou la mendicité. Ils ne peuvent pas rentrer chez eux : ils n’y ont plus rien, quand leur vie n’y est pas menacée.’

‘Pourtant, les pouvoirs publics ne se sont jamais penchés sur leur situation. C’est tout l’inverse : à un moment, quand les prix des terrains grimpèrent à Mogadiscio, les camps furent simplement déplacés. Toute cette situation soulève une question méritant l’attention aigüe du secteur humanitaire : comment se fait-il que ces personnes soient si fragiles, et comment les aider sur le court, mais aussi sur le long terme ?’

Omar Mahmood partage cet avis : ‘La position de la Somalie est stratégique ; elle possède la plus longue ligne côtière d’Afrique, qui plus est longée par une voie maritime très fréquentée (N.D.L.R. le raccourci du Canal de Suez, reliant la Mer rouge de l’Asie à la Mer méditerranée de l’Europe). La sécurité de cette région est cruciale, elle attire donc logiquement toute l’attention. Aujourd’hui, elle attire aussi l’aide d’urgence. Mais la communauté internationale peut penser plus loin et investir dans l’éducation et le développement.’

Ce 11 mai 2017 se tiendra à Londres une conférence internationale pour la Somalie. Le président Farmajo s’y exprimera à nouveau, sans le moindre doute. Peut-être même que le drame de 2011 hantera là aussi les esprits. Reste à espérer que ce souvenir suscite un engagement tirant définitivement la population somalienne de cette situation. Sinon, nous verrons encore beaucoup d’autres rassemblements de ce type pour résoudre des crises alimentaires dans la Corne de l’Afrique.

Traduction : Marie Gomrée

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