« Biodiversité égale vie »

La biodiversité est mondialement mise sous pression tant par le réchauffement global que par la croissance démographique, la croissance économique accélérée dans quelques pays et le transport international intensif. « La sensibilisation sur la nécessité de la restauration et la préservation de la biodiversité restante est une des priorités de la conférence de Bonn, » affirme Els Martens de l’Agence Nature et Bois de l’administration flamande. Elle suit les aspects internationaux de la conservation de la nature et la biodiversité et elle participe personnellement à la conférence. « La biodiversité égale vie et les services écosystémiques sont les piliers de la survie de l’homme sur la terre, mais ce message n’arrive que très lentement au grand public. » La plupart des points chauds de la biodiversité se trouvent au Sud : le bassin amazonien, les Andes, le corredor de l’Amérique centrale, l’Afrique centrale, l’Asie du Sud-Est,… Des millions de pauvres dépendent pour leur survie quotidienne de ce que leur offre la nature. La dégradation de la nature amène une pauvreté encore plus grande. Mais dans les régions de ces points chauds il y a des minéraux et des minerais, du pétrole et des espèces de bois précieux qui sont estimés plus importants pour la croissance économique que la conservation de la biodiversité. Un entrecroisement d’intéressés dans une même région cause régulièrement des conflits graves.
L’accès aux ressources génétiques naturelles est un des sujets les plus délicats à l’ordre du jour à Bonn. Cette problématique est liée à la question suivante : qui a droit à un part des bénéfices de ces ressources génétiques? On vise à disposer avant 2010 d’un règlement international justiciable au niveau mondial, une sorte de protocole concernant ce qu’on appelle en jargon acces and benefit sharing.  
La valeur monétaire des écosystèmes et des services livrés par la nature est un autre sujet délicat. De tels mécanismes de marché visent premièrement à dévoiler les coûts externes et de les faire entrer en compte dans le prix de produits ou services, mais ils peuvent également mener à des abus si l’on ne tient pas compte de critères de durabilité solides.
Il y a au niveau européen le projet Natura 2000 qui promeut la conservation de la biodiversité. Dans le cadre de Natura 2000 on a désigné comme zone protégée 18 pourcent de la zone européenne, cela fait environ 1,6 million d’hectare. Selon Els Martens, le problème principal ici est encore une fois le manque de moyens financiers pour assurer l’utilisation durable des espaces ouvertes et pour soutenir des mesures pour la protection des écosystèmes et des espèces. Le budget de la gestion de biodiversité est moins d’un pourcent du budget agricole, tandis que la biodiversité est quand-même indissociable de la santé et la qualité de l’environnement.          
Compte à rebours 2010Dans le but de freiner mondialement la perte de biodiversité avant 2010, l’Union International pour la conservation de la nature (IUCN) a lancé en 2001 la campagne Countdown 2010. En mars le Limbourg a signé comme première province belge le Chartre de IUCN. Chaque commune de la province de Limbourg s’engage à protéger sur son territoire les espèces typiques limbourgeoises. Au mois de mai la province d’Anvers a suivi : toutes les communes anversoises ont promis de protéger un système de ruisseaux, ce qui revient à tout un écosystème. Le résultat final de la campagne Countdown 2010 sera présenté vers la prochaine conférence de biodiversité de 2010 au Japon. (adw)