‘Cela ne doit pas nécessairement être agréable mais la ségrégation est un tort’

Avec Nadia Abdelouafi et Judith Vanistendael à la recherche de la ville multiculturelle à Berlin

En 2010, la chancelière allemande Angela Merkel annonçait la fin de la société multiculturelle. Tine Danckaers, journaliste pour le magazine MO* a tenté de trouver un endroit, dans la République fédérale d’Allemagne, qui démente ces propos. C’est en compagnie de Judith Van Istendael, dessinatrice de BD habitant à Molenbeek, et de Nadia Abdelouafi, actrice vivant à Borgerhout (Anvers), qu’elle a atterri dans le quartier berlinois de Neukölln.

  • Tine Danckaers Judith Van Istendael en Nadia Abdelouafi Tine Danckaers

 

Avant que Merkel ne s’exprime à ce sujet, un de ses compatriotes l’avait précédé. Il s’agit d’ Heinz Buschkowsky, le bourgmestre du district Neukölln. C’était en 2004. Il qualifia alors de ratée la société multiculturelle, en particulier dans son district. Le socialiste-démocrate visait par-là la partie nord de Neukölln, où la moitié des 150 000 habitants sont des immigrants. Ces propos le rendirent célèbre en Allemagne.

Deux ans plus tard, la presse nationale allemande parlait à nouveau de Neukölln dans ses colonnes, mais cette fois-ci d’une manière plutôt déroutante. Des enseignants désespérés de la Rütlischule, dans le nord de Neukölln, avaient envoyé une lettre incendiaire au sénateur de l’Enseignement de Berlin. Dans cette lettre, ils écrivaient que l’agressivité des élèves n’était plus supportable et ils demandaient la fermeture de l’école.

Récemment, Heinz Buschkowsky a de nouveau fait du bruit avec son livre intitulé Neukölln est partout (2012). Il y décrit Neukölln comme un endroit propice pour les chômeurs issus de l’immigration qui sont propriétaires de voitures luxueuses, et qui se parquent mal. Neukölln y est également décrite comme propice aux combats de rue, au chantage entre enfants, à la désinvolture des parents de langue étrangère face à leurs rejetons et à des enfants qui ne se rendent pas à l’école.

Par ses propos, Buschkowsky dit vouloir stimuler le débat de l’intégration et responsabiliser, par la même occasion, les citoyens.

Pour certains, Buschkowsky est un provocateur opportun qui met le doigt là où ça fait mal. Pour d’autres, il est plutôt quelqu’un qui a tendance à exclure les gens plutôt que de les intégrer. Il doit d’ailleurs faire face à une certaine résistance puisqu’aujourd’hui, six ans après, la Rütlischule a connu une profonde remise à neuf, et est considérée comme une école multiculturelle exemplaire qui réussit à sortir de la crise.

Le district de Neukölln semble vouloir suivre la même voie que cette école. Le nord de Neukölln a d’ailleurs subi ces dernières années une transformation frappante. Les bas loyers, la bonne connexion avec le centre de la ville ainsi que le côté non-conformiste tant choyé par les pionniers underground amènent de plus en plus d’étudiants et d’artistes, qui s’installent dans cette partie de la ville. Ce qui permet à Neukölln et à sa zone limitrophe “ Kreuzberg” d’améliorer leur réputation.

Est-ce que Neukölln dément l’affirmation des pessimistes selon laquelle la cohabitation multiculturelle est une mission impossible ?

Pour explorer le district, MO* a cherché deux accompagnateurs, qui ne soient ni chercheurs, ni politiciens ni faiseurs d’opinions. Nous avons plutôt opté pour deux citoyennes conscientisées quant à la multiculturalité d’un quartier. L’une d’entre elles, Judith Van Istendael, est dessinatrice de bandes dessinées, et vit à Molenbeek, une commune bruxelloise où les entreprises ont tendance à s’en aller et où les média s’y rendent seulement s’ils veulent aller sur le sentier de la guerre. L’autre citoyenne choisie par MO* est l’actrice et régisseuse Nadia Abdelouafi, qui habite à Borgerhout, un district d’Anvers qui se détache petit à petit de son surnom  “Borgerokko”. Nous avons rapidement reconnu le caractère schizophrène de Neukölln, et nous avons comparé les points communs entre Berlin, Molenbeek et Borgerhout.

Ensemble, nous avons observé le groupe d’action Kotti-und-Ko composé de locataires dénonçant les prix de location sans cesse en augmentation, comme une conséquence de la gentrification. Ensuite, le dessinateur turc Aykan Safogly, qui vit depuis cinq ans à Berlin, nous a guidés dans “son Neukölln”, c’est-à-dire le district de Neukölln vu à travers les lunettes de la tolérance et du changement. Nous avons, par après, visité une école de concentration. Nous avons marché sur la rue turque Karl-Marx et l’allée du soleil arabe. Nous avons vu des travaux de construction de quartier, notamment autour de la place de Reut, nous avons bu du café et mangé des petits pains bio dans des bars branchés. Et puis, nous sommes allés à la recherche de grisaille dans Röllberg, mais nous avons été étonnés par le surplus de vert et de feuilles mortes dans les rues. Nous avons également découvert les petits jardins spontanés sur la superficie du précédent aéroport de Tempelhof.

Quelques heures avant notre vol de retour pour la Belgique, nous nous sommes assises avec du thé chaud et du café et nous avons comparé nos impressions.

 

Avant toute chose, voici un peu de faits. Des 305 000 habitants que compte Neukölln, 67 500 sont originaires de 160 pays, parmi lesquels 25 000 Turcs. Il est estimé que 10 000 personnes vivent ici sans papiers. Neukölln est connu comme le district de la capitale allemande le plus divers et le plus dense en termes de population.

Nadia Abdelouafi: Différentes personnes à qui on a parlé nous renvoyaient vers les rues animées. ‘ Allez à la rue Karl-Marx, la rue turque, c’est là que vous sentez l’animation de Neukölln’, disaient-ils. Cette rue se trouvait tout près de notre appartement, on y allait donc régulièrement et on n’a pas remarqué cette pression urbaine prétendue. Ma première impression de Neukölln a été de la trouver “easygoing” et ce fut également ma deuxième impression. Où sont les jeunes glandeurs que nous connaissons si bien chez nous, où sont les hommes regroupés ? Tu ne vois rien de tel ici, c’est très détendu.

Judith Vanistendael: Il est clair qu’en deux jours, tu ne vois qu’une fraction de la vivabilité d’une ville, mais la différence avec ce que je connais de “mon” Molenbeek est énorme. L’espace public est ici respecté. À part les graffiti, il y a peu de vandalisme. L’espace vert, les nombreux arbres, ça inspire la tranquillité et le calme. Ici, les gens ne t’abordent pas intempestivement en rue, ton espace personnel est énormément respecté. Cette ambiance détendue est typiquement berlinoise.

Dans le nord de Neukölln, 80% des élèves de l’enseignement primaire et secondaire ont une mère de langue étrangère. À l’école Hans-Fallada, 90% des élèves sont de langue étrangère. L’institutrice qu’on y a rencontrée donne raison à Heinz Buschkowksy. Elle ne voit pas d’obstacle à son idée d’interpeller davantage les parents par rapport à leurs propres responsabilités dans l’éducation de leurs enfants.

Nadia Abdelouafi: Je la comprends. Il y a des codes à respecter quand on choisit d’aller habiter dans une société. C’est à ces personnes de s’adapter et pas l’inverse. Si trop peu d’enfants réussissent à l’école, parce les parents les négligent ; ce n’est pas en adaptant la société à leurs désirs personnels ou en montrant davantage de compréhension que ça ira mieux. On vit à l’intérieur d’une structure, il est question de l’accepter. Les règles culturelles et religieuses peuvent, quant à elles, se maintenir à la maison. En même temps, le défi est aussi d’adapter l’enseignement à la société changeante, qui n’est depuis longtemps plus monoculturelle.

Judith Vanistendael: Nous avons rencontré une animatrice socioculturelle du quartier de Neukölln. Elle nous disait que l’école fatiguait aussi beaucoup les parents. Leur organisation reçoit d’ailleurs beaucoup de demandes d’aide de ces parents en ce qui concerne l’accompagnement dans les devoirs des enfants. Cela renvoie au sens de la responsabilité. Mes enfants vont à l’école élémentaire flamande  De Vier Winden à Molenbeek, qui est une école de concentration, elle aussi. On ne remarque pas de parents qui se dégonflent, au contraire. Le directeur ne le cache d’ailleurs pas : il exige qu’au moins un des parents se fasse comprendre et comprenne la langue de l’école. Qui ne parle pas le néerlandais, s’engage via un contrat à apprendre la langue de l’école. Ce n’est absolument pas pour enrayer la francisation mais plutôt pour garantir la possibilité d’un dialogue entre l’école et les parents. Et ça marche. Nous sommes une école avec beaucoup de parents impliqués. J’en conviens, les enfants des parents qui ne font pas cette démarche n’arrivent pas ici. Ils disparaissent dans d’autres écoles bruxelloises.

L’artiste turc qui nous a fait visiter le quartier nomme le ‘ vivre ensemble dans la diversité’ un processus dynamique et changeant, parce que qu’il y a toujours de nouveaux groupes qui arrivent. Dans ce sens, il estime Neukölln être un modèle réussi, mais il confirme aussi qu’il existe des sociétés parallèles qui existent.

Judith Vanistendael: La question est de savoir si ces sociétés parallèles opposées à la société multiculturelle est bien la réalité. Et est-ce que ces sociétés parallèles doivent être opposées à la société interculturelle ? Nous n’avons vu et entendu qu’une fraction du quartier, mais j’ai le sentiment que les subcultures et subgroupes fonctionnent aussi parallèlement que chez nous, et que les écoles ont ici les mêmes problèmes qu’à Bruxelles. Aussi ici, les parents de la riche classe moyenne préfèrent que leurs enfants ne soient pas dans des classes qui ne sont pas assez blanches à leur goût. Ici aussi, les jeunes parents inscrivent leurs enfants en groupe dans les écoles de quartier à population majoritairement immigrée pour éviter qu’ils atterrissent dans un fossé culturel. On obtient donc des subsociétés parallèles. Mais en même temps, elles fonctionnent ici indépendamment sans devoir être rattachées l’une à l’autre. La maison du café, par exemple, semble être exploitée par un Turc mais à part le nom turc et les gâteaux, on ne le remarque pas. À Bruxelles, c’est différent. La frontière entre allochtones et autochtones est plus visible. Je suis d’ailleurs une des rares femmes à aller boire un café à la terrasse d’un café marocain, parce que je trouve que le café y est super bon.

Nadia Abdelouafi: Près de chez nous, il y a un café turc. Ici, il s’agit plutôt d’un café allemand avec des accessoires turcs et un public mixte. Si vous vous rendez à Borgerhout, au Bar Leon, vous verrez seulement de jeunes familles flamandes qui se sont installées dans le quartier. Je trouve qu’une société interculturelle est plus agréable, mais je ne suis pas nécessairement contre les subcultures parallèles, tant qu’elles ne constituent pas de structures propres à part, comme les scouts musulmans par exemple. On ne doit pas forcément socialiser avec les autres cultures, tant que ce choix n’équivaut pas à la ségrégation et à l’éviction sociale.

Les gens nous ont parlé de la pauvreté cachée de Neukölln. Un sociologue nous a renvoyé vers une célèbre enquête (TOPOS-rapport), de laquelle il ressort que la pauvreté infantile atteint un pourcentage de 59% dans le nord de Neukölln. Par ailleurs, 23,7% des habitants de Neukölln vivent en-dessous du seuil de pauvreté, ce qui fait de Neukölln une des régions les plus pauvres d’Allemagne. Judith, vous parliez de pretty poverty parce que vous n’avez rien remarqué.

Judith Vanistendael: Je me le suis constamment demandé: où sont les voitures cassées, les bus qui font échapper des nuages noirs et pestilentiels ? Où sont les amas de détritus, les revendeurs de ferraille ? En bref: où est la pauvreté ? Nous sommes allés à Rollberg, qui aurait dû nous faire voir le vrai pauvre, mais avant qu’on sache qu’on y était, on l’avait déjà traversé. Nous avions manqué l’image populace et grise du quartier. Les cadres de référence sont ici différents. Combien de fois n’avons-nous pas dit que les gens doivent venir jeter un œil à Molenbeek pour expérimenter ce que la forte densité démographique, la pauvreté, ainsi que la vulnérabilité signifient vraiment. Néanmoins, selon Richard Wilkinson, auteur de The Spirits Level, il ne s’agit pas de pauvreté dans l’absolu. Ce sont les inégalités salariales qui créent une société malade et malheureuse. Je veux dire par-là que si tu habites ici et que la société dit que tu es pauvre et bien, tu es pauvre.

Le modèle allemand préconise les inégalités salariales, puisqu’il n’y a pas de salaire minimum. Dans l’édition du mois de mai 2011 de MO*, un collègue écrivait que 6,5 millions de travailleurs triment en Allemagne pour un salaire nette par heure de 4 à 6 euros.

Nadia Abdelouafi: Et pourtant. Je pense que les autorités s’occupent ici mieux des gens. Je ne connais pas assez la fameuse réforme Hartz qui a instauré en Allemagne un punissement plus sévère des chômeurs qu’auparavant. Cela peut être un mauvais jugement, mais je pense que chez nous, tu dois te démener beaucoup plus. Qui devient chômeur se voit payer la location, le gaz et l’électricité. Il obtient en plus une petite somme, entre 300 et 400 euros ainsi que les allocations familiales. Cela ne parait pas beaucoup, mais le standard de vie est ici plus bas, les produits alimentaires sont à Berlin remarquablement moins chers et les loyers aussi. Je pourrais en vivre.

Pour vous deux, vivre avec peu d’argent est un choix délibéré. Vous racontiez que vous n’avez pas fait de compromis économique à la maternité, pas non plus, comme Judith, dans votre vie d’artiste. Le nord de Neukölln a un taux de chômage de 38% et n’échappe en même temps pas à la gentrification. Les habitants locaux trouvaient cela chouette de premier abord mais ils en ont à présent marre de ce processus d’embellissement. Ils ont investi dans un quartier pendant des années et ils ne pourront bientôt plus se le payer.

Nadia Abdelouafi: Les loyers sont, pour ce que nous en avons entendu, un peu moins chers à Berlin qu’à Borgerhout. Je ne connais pas les listes d’attente ici, mais à Anvers, le marché  de la location est  saturé et les listes d’attente grossissent à tel point qu’elles finissement par exploser. Et à Bruxelles, ce n’est pas différent. Nous entendions que les autorités donnent en gage les bureaux sociaux en location à des entreprises privées. C’est effectivement un problème, parce qu’il est justement de la tâche des autorités de contrôler ce marché afin de garantir des logements abordables pour les citoyens ainsi qu’un mélange social d’habitations.

Judith Vanistendael: La gentrification est un phénomène assez étrange, que l’on constate un peu dans toutes les villes du monde. Un quartier est pauvre et multiculturel. Viennent alors s’y installer les artistes. Le prix des maisons augmentent ensuite et les migrants partent. Ce qu’il reste, c’est un quartier embelli mais qui a perdu son âme. En tant qu’autorité, il est important d’avoir un œil sur l’héritage social et les fondements d’un quartier. On a entendu que plusieurs locataires du chômage se faisaient expulser de leur appartement parce que les autorités, qui payent le loyer, le trouvent trop cher. Cela serait dû à l’arbitraire du gestionnaire de dossier. Il se peut alors que le locataire soit envoyé dans une autre partie de la ville, 20 kms plus loin, éloigné de sa vie sociale.

Berlin baigne dans l’espace. Neukölln a beaucoup de parcs, de larges rues, d’arbres. Des investissements sont aussi faits dans des jardins particuliers et des plaines de jeux. On remarque également beaucoup d’espace social. À Tempelhof, les autorités soutiennent l’initiative citoyenne et approuvent l’aménagement d’un jardin particulier. Il semble d’ailleurs que ce soit rentable. D’après des chiffres européens, pas moins de 40% des habitants de Neukölln font du volontariat pour un quartier habitable.

Nadia Abdelouafi: Je trouve ça remarquable : le fait que les autorités de Tempelhof demandent clairement de faire quelque chose de chouette avec l’espace. C’est une superbe expérience. En ce qui concerne l’espace social, je trouve que nous sommes sur la bonne voie à Borgerhout, si la gestion de la ville prônée par Bart de Wever suit du moins. Pas mal de gens sont prêts à se retrousser les manches et à investir dans l’aménagement du quartier. La mer à la place des espaces verts à Neukölln ainsi que la remarquable absence d’uniformes bleus dans les rues sont selon moi les différences les plus importantes avec notre ville. L’espace vert et la mobilité douce sont des éléments importants pour des rues avec des gens détendus et moins excités. C’est frappant qu’ici beaucoup soit possible. Même si on entend beaucoup d’autres discours venant des habitants, Neukölln est, à nos yeux, une très belle ville avec des gens tranquilles qui attendent bien poliment que le feu du passage pour piétons passe au vert avant de s’engager.

En même temps, il y a ce côté anarchique où l’on peut sortir des sentiers battus d’une manière créative tout en faisant en sorte que les feuilles restent sur le trottoir.

Judith Vanistendael: À Bruxelles, les gens ne pensent pas qu’ils peuvent participer à l’espace public. Nous n’avons pas l’impression que l’espace public nous appartient mais qu’il est plutôt celui des autorités. Les pique-niques urbains à la bourse ont donné le signal aux citoyens qu’ils avaient bel et bien une voix, mais ça s’est vite dégonflé. Molenbeek a encore une difficulté supplémentaire. Nous sommes une commune avec beaucoup de nouveaux immigrants. Les gens doivent d’abord s’installer, bénéficier de rentrées économiques satisfaisantes avant qu’ils puissent investir dans leur environnement direct de vie, à savoir leur quartier. En fait, j’ai un rapport de “je t’aime-moi non plus” avec Molenbeek. Je suis allée y habiter parce que ce n’était pas cher et assez central. Mais je m’irrite fort quand je vois des dépôts d’immondice dans la rue, ou quand j’entends des remarques obscènes, et déplacées. Et en même temps, j’aime l’animation et le défi d’une telle commune: les rues animées, les magasins, les cafés, le mélange des gens, c’est ce qui donne une âme à la ville.

Maak MO* mee mogelijk.

Word proMO* net als 2790   andere lezers en maak MO* mee mogelijk. Zo blijven al onze verhalen gratis online beschikbaar voor iédereen.

Ik word proMO*    Ik doe liever een gift

Met de steun van

 2790  

Onze leden

11.11.1111.11.11 Search <em>for</em> Common GroundSearch for Common Ground Broederlijk delenBroederlijk Delen Rikolto (Vredeseilanden)Rikolto ZebrastraatZebrastraat Fair Trade BelgiumFairtrade Belgium 
MemisaMemisa Plan BelgiePlan WSM (Wereldsolidariteit)WSM Oxfam BelgiëOxfam België  Handicap InternationalHandicap International Artsen Zonder VakantieArtsen Zonder Vakantie FosFOS
 UnicefUnicef  Dokters van de WereldDokters van de wereld Caritas VlaanderenCaritas Vlaanderen

© Wereldmediahuis vzw — 2024.

De Vlaamse overheid is niet verantwoordelijk voor de inhoud van deze website.