Kristof Clerix, Belgium, works as an investigative reporter for the Belgian weekly news magazine Knack.
Les yeux et les oreilles de l'agent du quartier
A l’automne, tous les agents du quartier belges auront à leur disposition un carnet électronique contenant des informations sur des groupements terroristes internationaux. ‘Chaque terroriste a un jour vécu quelque part, il a eu des voisins, il a fait ses courses juste après le coin. Ils ne viennent pas de Mars. Comment cela se fait alors que nos agents du quartier ne les connaissent pas? Parce qu’ils n’en reçoivent pas de formation. Avec ce carnet, nous voudrions tenir compte de ceci. Un bon agent de quartier sait ce qui vit dans son quartier’, dit Jean-Pierre Devos de la Police Fédérale, coordinateur du projet appelé CoPPRa (sigle anglais pour ‘soins de la police orientés vers la communauté pour la prévention de radicalisation et de terrorisme’).
Dans le carnet, qui, sur le plan du contenu, se base sur une liste de terrorisme d’Europol mais sans l’apport d’organisations des droits de l’homme, l’accent est mis sur des éléments visibles d’organisations terroristes, comme des drapeaux ou des logos. Devos: ‘Tu vois un économiseur d’écran de Blood&Honour à l’ordinateur d’un adolescent de 17 ans lors d’une perquisition? Rapportez-le aux spécialistes. Là, le rôle de l’agent du quartier est fini. Mais il faut évidemment qu’on reconaisse d’abord les symboles. La philosophie de toute cette histoire est qu’on ne possède pas de châle d’Anderlecht si on n’est pas supporter du club. Moi, je ne vais pas porter un t-shirt avec 88 sur le dos parce que je le trouve un beau numéro (88 signifie ‘Heil Hitler’, kc).’
Afin d’aider l’agent du quartier pour interpréter des signaux remarquables, on a également prévu une brochure de formation. Devos: ‘On peut être très radical dans sa religion, ou être un suiveur de Greenpeace très radical, et alors? Tant qu’on ne s’enchaîne pas à une centrale nucléaire, il n’y a pas de problème.’
Il est à attendre comment les services secrets belges réagiront à toute l’initiative. Il est connu que la Sûreté de l’État n’est pas un tenant de la recherche plus proactive par la police fédérale, et dans ce cas, il s’agit en plus de la police locale.
Le projet CoPPRa est un accord de coopération entre onze États membres de l’Union européenne et est financé par la Commission européenne, qui lancera en 2011 une communication sur la radicalisation. ‘Notre rôle dans la lutte contre le terrorisme n’est pas opérationnel; nous ne sommes pas de service secret’, dit Marie-Ange Balbinot du Counter Terror Unit de la Commission. ‘Nous finançons bien des études et des séminaires par sponsoring. En 2010, notre budget pour cela est de quatre millions euros. Dès le lancement de la stratégie de l’EU contre le terrorisme en 2006, nous avons financé une vingtaine d’études sur la radicalisation. Vers la fin de cette année, elles se retrouveront toutes en ligne sur un nouveau site web.’ Le fil rouge à travers les résultats des recherches? Balbinot: ‘Qu’il n’existe pas un seul modèle pour combattre la radicalisation. C’est la raison pour laquelle il est si important de se partager les best practices.’
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