L’actu en 2015, c’est surtout en ligne que ça se passe

Depuis plusieurs décennies, la radio aime à présenter le matin à ses auditeurs un aperçu de ce que les journaux ont publié comme informations. C’était un service intéressant, à l’époque. Mais nous ne sommes plus à l’époque. « La légitimité d’un scoop, d’une interview ou d’un article long format ne réside plus dans le média, mais dans l’information présentée. Pour vous en persuader, demandez aux adolescents ce qu’ils en pensent.»

  • CC Bestfor/Richard (CC BY-NC-ND 2.0) CC Bestfor/Richard (CC BY-NC-ND 2.0)
  • CC S. Martin (CC BY-NC-ND 2.0) CC S. Martin (CC BY-NC-ND 2.0)

Quitte à enfoncer des portes ouvertes, nous répétons que les médias de 2015 sont radicalement différents de ceux de l’an 2000, et encore plus de ce qui se faisait avant, pendant la préhistoire. Certes, les chaînes de télévision et de radio, les journaux et les magazines existent encore. Mais les gens s’informent de plus en plus en ligne : ils consomment l’actualité au bureau, sur leur tablette à tout moment de la journée, en voyage, dans le divan, pendant le match, ou même après l’amour.

Cette diversité croissante des sources, des supports et des manières de suivre l’actualité contribue à enrichir l’offre d’informations et à favoriser la démocratisation du débat social, voire à la renforcer et à l’approfondir.

Mais, quelque part dans le nord du pays, une rédaction matinale résiste encore et toujours à tout ce modernisme.

Le journal et le café matinal

Les auditeurs de De Ochtend, l’émission matinale de la radio publique Radio1, peuvent entendre chaque jour, de six à neuf heures, une bonne sélection de ce qui fait, ou devrait faire, l’actualité du jour : les faits, les discussions en cours, les grands dossiers, les conflits oubliés et les grands acteurs du monde d’aujourd’hui. J’irai peut-être un peu trop loin, car toute offre a ses défauts, et De Ochtend ne fait évidemment pas exception. Nous aussi, nous médiatisons des informations et nous ne pouvons pas nous limiter à la critique. Nous pouvons aussi faire preuve de compréhension.

Ceci dit, cette compréhension s’arrête dès que commence la revue de presse de De Ochtend. Qui a planté des palissades autour de ce village gaulois ? Qui, en 2015, peut encore soutenir qu’il est pertinent de faire croire que la seule actualité est celle publiée dans la presse écrite qu’a pu se procurer la rédaction de la VRT avant l’aube, afin que quelqu’un, quelques heures plus tard, puisse en lire des extraits – généralement remarquables mais parfois totalement dénués d’intérêt – à la radio ?

Bref : qui, en dehors des deux libraires encore en activité en Flandre, considère encore l’information comme une activité qui accompagne exclusivement le café matinal?

CC S. Martin (CC BY-NC-ND 2.0)

Il y a encore du pain sur la planche

Loin de moi l’idée de prétendre que la VRT n’accorde aucun intérêt aux publications du site web de MO*. Bien au contraire : lorsque Toon Lambrechts, au début de l’année, a parcouru la route des Balkans avec les premiers réfugiés, il a été invité à en parler dans les émissions De Ochtend, TerZake et De Wereld Vandaag. Lisa Develtere est venue parler d’une pierre précieuse inconnue du nom de Tanzanite dans Interne Keuken. Kristof Clericx était invité partout pour présenter ses travaux sur le LuxLeaks, le SwissLeaks et d’autres dossiers. Et ainsi de suite : la liste est longue.

Il arrive aussi que certains sujets, pourtant d’une importance cruciale, ne soient pas traités sur antenne. Je pense par exemple à l’enquête sur les perturbateurs endocriniens, que nous avons commencé à couvrir dès début avril, mais qui n’a intéressé De Ochtend qu’une demi-année plus tard, lorsque l’émission Panorama y avait consacré un reportage. Parfois aussi, la contribution de MO* à des dossiers aussi importants que le LuxLeaks ou la découverte du site belge de pornographie infantile par des journalistes norvégiens n’a pas été mentionnée, tandis que les collègues de la presse écrite reçoivent immédiatement toute la reconnaissance due. Mais tout cela est compensé à d’autres moments, où nous avons du mal à suivre la demande d’explications sur l’évolution de la situation en Éthiopie, au Honduras ou à la Banque mondiale.

Mais ce n’est pas de cela dont il s’agit. Les rédactions de la chaîne publique font généralement de l’excellent travail, mais elles ratent souvent le coche quand il s’agit de signaler ce qui se passe dans l’actualité. Quel travail journalistique ont fourni nos collègues ? Si Radio1 ne se limitait pas à une revue de presse, peut-être qu’elle mentionnerait, ne serait-ce qu’en deux petites phrases, les scoops auxquels De Ochtend n’a pas de temps ni d’espace à consacrer. La revue de presse serait autrement plus riche si la chaîne s’ouvrait aux interviews, dossiers et révélations qui sortent du cadre étriqué de la presse écrite flamande.

CC Bestfor/Richard (CC BY-NC-ND 2.0)

Pour un renforcement du paysage médiatique flamand

La chaîne publique, comme l’indiquait encore récemment le ministre Sven Gatz dans sa note de politique générale, a pour mission de « soutenir et renforcer le pluralisme et la diversité du secteur médiatique dans son ensemble. Sur un marché médiatique aussi exigu que celui de la Flandre, la chaîne publique doit servir de levier à la réalisation d’objectifs culturels et économiques déterminés. La VRT doit, plus que jamais, jouer un rôle actif et constructif dans la consolidation de l’écosystème médiatique flamand. »

Transformez la revue de presse écrite en une revue de toute l’actualité. Il s’agit d’un service que les auditeurs de la chaîne d’information de la VRT demandent et méritent.

Nous ne sommes pas toujours d’accord avec le ministre, mais dans ce paragraphe, il a mille fois raison. Nous aimerions par conséquent lancer une proposition constructive et simple afin de répondre à sa demande : transformez la revue de presse écrite en une revue de toute l’actualité. Il s’agit d’un service que les auditeurs de la chaîne d’information de la VRT demandent et méritent.

Ce faisant, vous renforcerez le crédit, mais aussi la légitimité de médias qui le méritent car ils apportent du contenu et des points de vue intéressants : à côté des journaux et des magazines et de leurs sites d’information, il existe aussi des acteurs qui diffusent de l’information exclusivement en ligne. Nous sommes en 2015, chers collègues, et la légitimité d’un scoop, d’une interview ou d’un article long format ne réside plus dans le média, mais bien dans l’information présentée. Pour vous en persuader, demandez aux adolescents ce qu’ils en pensent.

Nous savons que la VRT utilise en permanence des sources en ligne locales et étrangères. Par les contacts que nous entretenons avec les journalistes et leurs responsables du Boulevard Reyers, nous savons que le travail des sites d’information en ligne, même avec leurs moyens limités, est apprécié.

C’est d’ailleurs pour cette raison que nous trouvons aussi étrange qu’inacceptable qu’une rédaction vivant dans le passé continue à tenir debout et ne semble pas prête à compléter sa revue de presse par les nouvelles présentées par d’autres médias. Ne serait-ce quand même pas parce que les patrons de Mediahuis et Persgroep font pression sur le ministre ou les directeurs de la VRT, si ?

Tribune signée au nom de Media 21, la plate-forme qui regroupe les sites d’information newsmonkey.be, Express.be, Apache.be, DeWereldMorgen.be, Doorbraak.be, MO*/MO.be, rekto:verso.be, Zeronaut.be et StampMedia.be.

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