Les “alternative facts” d’un bénévole d’Oxfam Magasins du Monde

Les quotidiens, le journal télévisé, les sites d’informations, le fil d’actualité de Facebook. Chaque jour, nous consommons les histoires contées par les faiseurs d’opinions et les dirigeants politiques. Les idées de l’opinion dominante se nichent dans nos esprits et s’emparent de nos propres points de vue. Ce qui est partagé est vrai. Il n’y a pas de tweet sans feu.

Peace Corps (CC 0)

Les bénévoles sont plus que des acteurs. Alors oui, ils retroussent leurs manches et tentent de faire une différence dans ce monde. Mais les bénévoles sont aussi des penseurs, des rêveurs. Ils sont une pièce du puzzle de la conscience mondiale.

Ce flux quotidien d’anecdotes trouve son origine auprès d’opinions bien spécifiques et de prémisses pour le moins peu évidentes. Autrement dit, ce qui peut sembler “aller de soi” ou avoir l’air évident n’est pas tout à fait neutre. Ce que nous appelons la réalité est toujours soit teintée par des intérêts, soit le produit d’une controverse et d’une différence d’opinion.

Le bénévolat constitue un point de départ extraordinaire pour un débat de société critique. Par les temps de faits alternatifs qui courent, nous en avons plus que jamais besoin.

En dépit de tout cela, c’est sur ce type d’histoires que se fondent des analyses, ce sont ces histoires qui légitiment des choix politiques. Si la polémique des “alternative facts” et autres “fake news” nous a appris quelque chose, c’est bien que la réalité peut aussi être adaptée ou corrigée au gré des intérêts des dirigeants en place, afin de renforcer leur poids.

Dans un État de droit démocratique, l’opinion dominante doit constamment être remise en question. C’est pourquoi cette Semaine des Bénévoles (une initiative de l’asbl flamande de soutien au travail des bénévoles) est l’occasion de mettre en lumière le rôle crucial d’ “insubordination” des bénévoles en ces temps d’austérité dans les volets culturel et social de la société civile. Le bénévolat constitue un point de départ extraordinaire pour un débat de société critique. Par les temps de faits alternatifs qui courent, nous n’en avons jamais eu autant besoin qu’aujourd’hui.

Par leur engagement, les bénévoles entrent en contact avec des avis et des points de vue qu’ils n’auraient autrement jamais rencontrés. Ce faisant, ils jouent un rôle de moteur important, et permettent d’approfondir les connaissances de manière critique. La société civile interroge certains thèmes en les replaçant dans un autre contexte. Elle organise et nourrit le débat de contenu et crée un espace pour de nouvelles perspectives.

Car non, les bénévoles ne sont pas seulement des acteurs. Bien sûr, ils retroussent leurs manches et tentent de faire une différence dans ce monde. Mais les bénévoles sont aussi des penseurs, des rêveurs. Ils sont une pièce du puzzle de la conscience mondiale. Leurs efforts permanents pour continuer à apprendre et à ouvrir le dialogue entre eux ainsi qu’avec l’extérieur apportent une valeur ajoutée inestimable à notre développement collectif et à notre progrès. Les bénévoles créent, pour eux-mêmes et pour la société, un espace et un temps pour s’interroger.

Remco Campert nous avait déjà appris que l’opposition ne naît pas de belles paroles ou de grandes actions. Elle commence par se poser une question, avant de poser cette même question à un autre, et ainsi de suite. Voilà comment germent de nouvelles idées. Voilà comment des solutions alternatives sont considérées pour ce qu’elles sont, en profondeur, et non pas balayées d’un revers de la main.

Le bénévolat crée un terrain où débat et action vont de pair.

Puisqu’aujourd’hui, apprendre tout au long de notre vie et dans tous les domaines possibles nous semble primordial, nous devons préserver le bénévolat. Non seulement pour ce qu’il apporte au développement des compétences de l’individu bénévole, mais aussi pour le terrain qu’il crée, où débat et action vont de pair.

Là où la volonté s’exprime, existe également un espace pour la pensée libre. Alors que les faits alternatifs dominent l’ordre du jour et que d’aucuns nient des faits irréfutables (comme le changement climatique), nous en avons plus que jamais besoin. Les médias, les politiciens, les scientifiques, les artistes y jouent un rôle, mais le bénévolat a lui aussi tant à apporter au débat sociétal et au développement de la pensée libre.

Depuis leur place, les nombreux bénévoles que compte notre pays défient la “normalité” des choses et créent l’espace nécessaire à la naissance de possibilités alternatives et donc à l’innovation. Il est grand temps de reconnaître leur rôle. Merci !

Tom Wouters, du service mobilité et bénévoles des Magasins du Monde Oxfam en Flandre (l’un des plus importantes organisations de bénévoles de Flandre).

Traduction : Marie Gomrée

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