Sommes-nous au début d’une longue guerre ou à la fin d’une transformation?
‘Le plan pour le nouveau Moyen-Orient se déroule en Iran, Israël en est le maître d'œuvre’

© Flicrk / Trump White House Archives

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Israël et les États-Unis ont attaqué l'Iran. Et il est peu probable que le “cessez-le-feu” marque la fin de cette guerre. Ce qui, pendant des années, a semblé être des événements déconnectés en Syrie, au Liban et en Palestine s'imbrique désormais comme les pièces d'un puzzle. L'analyste syrien Ahmad al-Ahmad constate qu'un ‘plan orchestré pour le nouveau Moyen-Orient’ est en train de se mettre en place, Israël étant ‘le maître d'œuvre de tout’.
Lors de ces derniers jours, je me suis souvent souvenu d'une conversation remarquable qui s’était déroulée durant notre voyage en Syrie au début de l'année. Nous étions assis dans un bar à chicha à Raqqa avec l'analyste Ahmad Al-Ahmad. Il a littéralement dit : ‘Trump et Israël déclencheront une grande guerre en Irak cet été, visant l'Iran. Ils pourraient même tirer des missiles sur l'Iran.’
Il a qualifié Israël de ‘gestionnaire de tout’, et ‘dans les deux mois’, l'Iran serait politiquement éliminé. Ensuite, la reconstruction de la Syrie commencerait.
‘Vous penserez encore à moi’, a-t-il déclaré à la fin de son intervention.
En effet, j'ai pensé à lui le 13 mai. Lors du Forum d'investissement américano-saoudien en Arabie saoudite, le président américain Donald Trump a signé le ‘plus grand accord de défense jamais conclu’. L'Arabie saoudite achèterait des armes d'une valeur de 142 milliards de dollars aux entreprises de défense américaines.
Aux côtés de l'industrie de défense américaine, Trump a ainsi renforcé l'armée saoudienne. En parallèle, il menaça l'Iran, ennemi historique de l'Arabie saoudite, et décida de lever les sanctions contre la Syrie. Ce pays est désormais dirigé par Ahmed al-Sharaa, anti-iranien et ex-djihadiste.
J'ai aussi pensé à lui le 13 juin, quand Israël a lancé son attaque contre l'Iran. Et lorsque j'ai vu certains Syriens applaudir les attaques sur les médias sociaux. Ils parlaient d'‘éliminer les criminels en Iran.’
Au cours des 14 dernières années de guerre, les Syriens ont beaucoup souffert sous la répression brutale exercée par les ‘gardiens de la révolution’ iraniens de l'ayatollah Ali Khamenei et par des groupes pro-iraniens tels que le Hezbollah et l'armée du président Bachar el-Assad. La colère contre l'Iran est donc profondément ancrée. Certains Syriens considèrent donc les attaques israéliennes comme une sorte de justice.

Ahmad al-Ahmad sur la place centrale de Raqqa, en Syrie
© Emiel Petrovitch
Qui est Ahmad al-Ahmad ?
Un expert syrien de l'aide humanitaire
Plus de sept ans d'expérience au sein d'organisations humanitaires nationales et internationales telles que l'UNRWA, l'UNICEF, Syria Relief et Save the Children.
Il occupe un poste de direction dans l'une des plus grandes organisations humanitaires de Syrie, où il coordonne la mise en œuvre des programmes d'aide dans le nord-est de la Syrie.
Originaire de Raqqa, il s'est réfugié à Damas depuis la montée en puissance d'ISIS. Il est revenu en 2020.
Maîtrise en sciences sociales et doctorat en administration des affaires à l'université de Damas
Poursuit un master en intelligence économique à l’International University of Applied Sciences de Berlin.
Israël a de nouveau joué la carte de la ‘légitime défense’. Il est certain que l'on s'inquiète d'un Iran doté de l'arme nucléaire. Mais le prétendu programme nucléaire iranien n'est-il pas surtout un prétexte ?
Ahmad al-Ahmad: ‘L'attaque d'Israël et des États-Unis contre l'Iran, le 13 juin, concerne principalement l'influence de l'Iran au Moyen-Orient. L'Iran a soutenu des groupes comme le Hamas en Palestine, le Hezbollah au Liban, les Forces de mobilisation populaire (FMP) en Irak, les Houthis au Yémen. Il a collaboré avec l'ancien président syrien Bachar el-Assad. L'Iran s'est ainsi immiscé dans la politique et les conflits de ces pays. Israël, les États-Unis, les États du Golfe et la nouvelle Syrie veulent y mettre fin.’
Pourquoi Israël attaque-t-il l'Iran en ce moment ?
Ahmad al-Ahmad : ‘Ces dernières années, les alliés de l'Iran dans la région ont d'abord été affaiblis (voir la chronologie, ndlr). Maintenant qu'Assad en Syrie a également été remplacé par Ahmed al-Sharaa, un dirigeant anti-iranien, l'Iran a perdu une grande partie de son influence. L'Iran ne peut pas faire grand-chose en retour, si ce n'est que tirer des missiles. Mais la plupart d'entre eux sont interceptés.’
Le but ultime est-il de renverser le gouvernement iranien ?
Ahmad al-Ahmad : ‘Je ne le pense pas. Nous devons voir au-delà du ‘brouillard de la guerre’. La vraie question est la suivante : sommes-nous au début d'une longue guerre au Moyen-Orient ou plutôt à la fin d'une transformation soigneusement chorégraphiée ?’
‘Bien que la situation semble préoccupante, je ne pense pas que la guerre directe avec l'Iran durera longtemps. L'objectif n'était pas de renverser le gouvernement iranien, mais de faire reculer l'Iran par des attaques ciblées, au point qu'il lui faudra des décennies pour revenir à la situation antérieure.’
‘Les États-Unis ont mené des attaques lourdes et bien planifiées. Ils veulent probablement lancer un effort diplomatique maintenant. Ce qui se passe actuellement n'est pas un chaos total, mais un réalignement des relations de pouvoir. Le chaos est géré autant que possible par la stratégie et, plus tard, par la diplomatie.’
Pourquoi n'y a-t-il pas d'interventions économiques de la part de l'Iran ? L'Iran contrôle le détroit d'Ormuz. Quelque 35 % du pétrole transporté par pétrolier y transite. Tout le pétrole en provenance d'Iran, d'Irak, du Koweït et d'Arabie saoudite pourrait être bloqué.
Ahmad al-Ahmad : ‘L'Iran a déjà menacé de le faire. Il veut montrer qu'il a ce pouvoir. D'un autre côté, il sait que les États du Golfe se joindraient alors militairement aux États-Unis. Les jours des ayatollahs pourraient alors être comptés. Ils s'en tiendront à des attaques contre Israël et les bases américaines, ainsi qu'à des attaques menées par leurs groupes mandataires. Les Houthis pourraient par exemple attaquer des navires.’
‘En Irak aussi, les groupes mandataires pro-iraniens ne sont pas encore éliminés. Ils pourraient encore attaquer des cibles américaines dans ce pays. Les États-Unis s'appuieraient alors en Irak non seulement sur des frappes aériennes, mais aussi sur des renforts militaires au sol. C'est alors que la Syrie entrerait en scène.’
La Syrie : une voie d'approvisionnement stable pour la guerre contre l'Iran
Pendant un certain temps, il a semblé que les Syriens travaillaient ensemble sur des accords, pour et par les Syriens, sans ingérence extérieure. Mais aujourd'hui, il semble que les grandes puissances veuillent utiliser la Syrie dans leur prochaine guerre ?
Ahmad al-Ahmad : ‘Un scénario possible est que le président intérimaire syrien Ahmed al-Sharaa déploie sa milice Hayat Tahrir al-Sham (HTS) pour aider les groupes anti-iraniens en Irak, tandis que les États-Unis et Israël mènent des frappes aériennes.’
‘En effet, al-Sharaa dispose désormais de deux armées : l'une composée de djihadistes étrangers et l'autre de Syriens qui font désormais partie de l'armée nationale syrienne. La pression exercée sur al-Sharaa est de plus en plus forte pour qu'elle renvoie ces combattants étrangers. Le fait qu'ils soient envoyés en Irak lui conviendrait.’
Pas plus tard qu'en 2003, des djihadistes syriens se sont rendus en Irak pour combattre les Américains après que Bachar el-Assad les a libérés des prisons syriennes. Aujourd'hui, le nouveau président syrien les enverrait en Irak comme ‘troupes au sol’ dans le cadre d'une opération israélo-américaine ?
Ahmad al-Ahmad : ‘Cela semble étrange, mais ces djihadistes mènent leur propre combat contre l'Iran. En Syrie, ils se sont battus pendant des années contre les milices pro-iraniennes et le régime d'Assad, qui était soutenu par l'Iran. Ils voudraient régler avec eux les souffrances causées par l'Iran en Syrie.’
‘De plus, beaucoup d'entre eux ont encore des convictions djihadistes. Ils croient encore aux prédictions apocalyptiques des Hadiths (récits de ce que le prophète Mahomet aurait dit ou fait, ndlr) d'une grande bataille finale.’
‘Pour stabiliser la Syrie, al-Sharaa joue le rôle de leader pragmatique et conciliant. Mais pour combattre les milices chiites iraniennes, le djihadiste qui est en lui va émerger.’
La chute d'Assad faisait-elle partie du ‘plan’ : une Syrie stable dans le camp anti-iranien en vue d'attaquer l'Iran ?
Ahmad al-Ahmad : ‘La séquence des événements ressemble à un plan américano-israélien : le Hezbollah a d'abord été affaibli, puis le régime d'Assad a été remplacé par un dirigeant résolument anti-iranien. La Syrie a ensuite été stabilisée, notamment grâce à un accord avec les Kurdes et à des attaques contre les loyalistes d'Assad sur la côte. Cela permet au pays de servir de tête de pont sûre pour une éventuelle guerre contre l'Iran en Irak, avec un passage pour les combattants, les armes et l'entraînement.’
Ce plan peut sembler astucieux, mais pourquoi la Russie l'a-t-elle accepté si facilement en décembre 2024 ? Pourquoi Moscou a-t-elle soudainement cessé de défendre le régime d'Assad ?
Ahmad al-Ahmad : ‘Pour dire les choses simplement, tout indique qu'il s'agit d'un ‘grand accord’ entre la Russie et les États-Unis. Trump sacrifierait l'Ukraine en échange d'une liberté de jeu en Syrie et contre l'Iran. Cela semble improbable et il n'y a aucune preuve à l'appui, mais je pense que les développements passés et futurs vont dans ce sens.’
Les Kurdes : intégrés en Syrie et envoyés en Iran
Vous avez parlé de l'accord avec les Kurdes de Syrie. Il est même question de reconnaître leur propre éducation kurde. C'est historique, en sachant notamment que la culture kurde a toujours été réprimée en Syrie.
Ahmad al-Ahmad : ‘Les Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes et le nouveau gouvernement syrien collaboreront de plus en plus étroitement. C'est nécessaire pour stabiliser la Syrie et tout contrôler. Rappelez-vous : al-Sharaa a nommé un Kurde au poste de ministre de l'éducation. Et à Alep aussi, il y a déjà eu un accord.’
‘Mais les FDS devront intégrer leurs forces dans l'armée nationale. Sinon, la guerre s'ensuivra. Pas directement entre l'armée syrienne et les FDS, mais entre les tribus arabes et les FDS. Le gouvernement pourrait alors armer secrètement les tribus arabes pour qu'elles entrent dans le conflit. Les Arabes qui appartiennent actuellement aux FDS rejoindraient alors le gouvernement al-Sharaa. Nous espérons que ce scénario sera évité.’
Un autre événement historique a été l'annonce par Abdallah Öcalan de la dissolution du PKK turco-kurde en Turquie, après 30 ans de combat. Qu'en pensez-vous ?
Ahmad al-Ahmad : ‘Après l'attaque militaire contre l'Iran et la pression diplomatique qui s'ensuivra, les Iraniens pourraient avoir une nouvelle chance de protester contre leur gouvernement affaibli. Dans cette situation, les Kurdes pourraient jouer un rôle plus important.’
‘Je vois déjà des signes indiquant que certains combattants du PKK qui ont combattu en Syrie et en Turquie, et qui possèdent encore leurs armes, se rendraient dans l'ouest de l'Iran pour soutenir le mouvement kurde dans cette région. En Irak, les Peshmerga kurdes pourraient alors avancer à nouveau vers Mossoul et Kirkouk, pour prendre le contrôle d'autres champs pétroliers.’

Ahmad al-Ahmad pose une question lors d'une conférence du gouvernement syrien en 2019. À sa droite est assis Salam Safaf, ministre à l'époque. À sa gauche est assis Fawaz al-Akhras, père d'Asma, l'épouse de Bachar al-Assad.
© Ahmad al-Ahmad
Palestine : colonisée par Israël
Passons au non-dit. Israël essaie-t-il de gagner du temps pour achever la colonisation de la Palestine en concluant des accords avec les pays arabes et en bloquant la résistance de l'Iran ? Le génocide de Gaza n'est-il donc qu'une page de cette histoire plus vaste ?
Ahmad al-Ahmad : ‘Cela pourrait bien être le cas. Israël peut désormais s'imposer comme la superpuissance militaire de la région, avec une avance technologique qui pourrait durer 20 ans. L'Iran aura besoin de temps pour s'en remettre, tandis qu'Israël pourra entre-temps poursuivre sa colonisation de la Palestine sans être dérangé.’
‘L'Égypte finira par céder à la pression en accueillant des millions de Gazaouis dans le Sinaï. L'Arabie saoudite financerait la construction d'une nouvelle ville dans le Sinaï, une idée que je vois circuler depuis 2017. Gaza étant elle-même largement détruite, ils présenteront cela comme une question de ''dignité'' pour les Palestiniens, et les États du Golfe se profileront comme leurs 'sauveurs'.’
‘Le Hamas ne représente pratiquement plus rien. S'il continue à être approvisionné par l'Égypte, Israël essaiera en coulisses de renverser le président al-Sisi pour mettre un terme à cet approvisionnement.’
La Chine et la Russie : des opportunités économiques
L'Iran est de plus en plus isolé. La Chine et la Russie pourraient-elles lui apporter un soutien discret ? Non pas pour sauver l'Iran, mais pour empêcher la domination imminente des États-Unis au Moyen-Orient ?
Ahmad al-Ahmad : ‘En paroles, ils condamnent l'opération israélo-américaine et soulignent que les Iraniens doivent décider de leur propre gouvernement. Ils louent la lutte héroïque de l'Iran contre les ‘impérialistes américains’. Mais militairement, ils ne font pas grand-chose. Ils optent plutôt pour l'influence économique : là où les États-Unis n'investissent guère en Iran, la Chine et la Russie peuvent saisir l'occasion de gagner du terrain financier en Iran.’
Les États du Golfe : le centre de la ‘diplomatie
Où cela va-t-il nous mener ? Que peut encore signifier la diplomatie ?
Ahmad al-Ahmad : ‘Elle ne va pas vraiment nous faire parvenir à un accord équilibré, mais il faut la voir comme une extension de la guerre. Le président Trump veut affaiblir l'Iran sans plonger tout le Moyen-Orient dans le chaos. Après les violences, une initiative diplomatique pourrait voir le jour, menée par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et l'émir qatari Tamim bin Hamad al-Thani. L'émir qatari est particulièrement important, car il a de l'influence sur le Hamas et la Turquie, et connaît bien l'Iran.’
‘Trump ne veut pas d'une guerre ouverte entre les États du Golfe et l'Iran, mais il veut placer l'Iran sous l'influence du Golfe. Le Qatar pourrait offrir à l'Iran une aide à la reconstruction en échange d'une diminution de l'ingérence iranienne dans la politique régionale. Cela permettrait aux États du Golfe d'affaiblir l'Iran, leur plus grande menace, sans entrer en guerre.’
‘Plusieurs pays voudront s'impliquer dans ce jeu diplomatique, mais les États-Unis et Israël veulent que les véritables consultations passent uniquement par les États du Golfe. Il s'agit en fin de compte de façonner la région après la guerre, d'une manière qui corresponde aux plans de Washington et de Tel-Aviv.’
Union européenne : le droit et la diplomatie sacrifiés
L'UE tente de jouer un rôle diplomatique, même s'il n'est pas évident de savoir qui parle en son nom. Le chancelier allemand Merz a même affaibli la position diplomatique de l'UE en faisant l'éloge de l'agression israélienne en la qualifiant de ‘sale boulot pour nous tous’. Pourtant, les Européens ont joué un rôle clé dans la conclusion de l'accord sur l'Iran en 2015, que Trump allait faire exploser trois ans plus tard. Se pourrait-il que l'UE veuille maintenant donner à Trump et à Israël la possibilité de régler les comptes avec l'Iran ?
Ahmad al-Ahmad : ‘L'UE est alignée sur Israël et les États-Unis. L'OTAN dominera militairement le nouveau Moyen-Orient. Des pays comme l'Allemagne et la France visent le pétrole du Golfe pour réduire leur dépendance à l'égard de l'énergie russe. L'Europe veut un corridor sûr au Moyen-Orient pour acheminer le gaz qatari vers l'Europe via la Syrie et la Turquie. D'un point de vue économique, il s'agit d'un approvisionnement stable : du gaz et du pétrole du Golfe, via un oléoduc, sans Assad, la Russie ou le Hezbollah.’
L'Israël agressif de Netanyahou semble être à l'avant-garde. Peut-être est-ce la raison pour laquelle la réponse de l'UE au génocide de Gaza est si faible ? Les droits de l'homme et le droit international de la guerre sont-ils sacrifiés pour la grande stratégie géopolitique ?
Ahmad al-Ahmad : ‘Les droits de l'homme et le droit international n'existent plus. En période d'opportunité historique, ils s'effacent et ne sont au mieux qu'une note de bas de page. Avec l'agression militaire, une percée finale est résolument recherchée, afin de redessiner le Moyen-Orient pour des générations. Et si vous interrogez de nombreux Syriens, ils vous diront qu’ils préfèrent encore le contrôle des États-Unis à l'influence de la Russie ou de l'Iran.’
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