Le Liban aux urnes

Le 7 juin prochain, le Liban se rendra aux urnes pour décider de son futur gouvernement. Moment décisif, qui aura un impact sur l’ensemble de ses relations internationales. Entrevue avec Rannie Amiri, commentateur indépendant et observateur du Moyen-Orient, ayant contribué notamment à Counterpunch et Palestine Chronicle.
Cette élection est surveillée de près, par la communauté internationale,  tant les enjeux sont grands. La France a déjà annoncé qu’elle allait supporter le nouveau gouvernement, peu importe le résultat, mais d’autres pays, tels les États-Unis, se font plus rébarbatifs devant la possibilité d’une victoire de l’Alliance du 8 Mars, duquelle fait parti le Hezbollah (considéré comme un parti terroriste par certains pays).
Interrogé sur le futur du Liban, advenant une victoire du 8 Mars, Rannie Amiri se fait rassurant : “Je crois que si la communauté internationale perçoit ce vote comme étant juste, et que la coalition gagnante tend la main à l’opposition pour établir un partage du pouvoir, la communauté internationale ne pourra pas ne pas reconnaître sa légitimité”. 

“Sur 128 sièges parlementaires, le Hezbollah ne fait que 10 candidats, rajoute monsieur Amiri. Si l’Alliance du 8 Mars (la coalition de plusieurs partis formant l’opposition au gouvernement) gagne la majorité des sièges, il ne le fera que par une mince marge, à cause de la distribution sectaire. De plus, l’élection ne pourra pas changer la façon dont le pouvoir est distribué dans le pays, à cause du système confessionnel”.

Le confessionnalisme : la particularité du système électoral libanais, qui divise le pouvoir politique à travers les institutions religieuses du pays, selon un recensement effectué en 1932. À ce moment, les chrétiens étaient en majorité dans le pays, mais le visage religieux du pays a depuis, bien changé. Aujourd’hui, les musulmans chiites constituent la plus grande tranche démographique, sans toutefois avoir gagné de sièges au parlement. Selon Rannie Amiri, “la sensibilité politique et la peur de briser l’équilibre sectaire du pays ont fait en sorte qu’aucun nouveau recensement n’a été fait. Mais il est ironique de voir que le système confessionnel du Liban, qui a été mis en place pour assurer une certaine stabilité et coopération politique, a souvent été la cause d’impasses décisionnelles et de problèmes politiques. La diversité du  Liban est l’une de ses plus grandes forces, mais également une de ses faiblesses”.

Advenant une victoire de l’Alliance du 8 Mars, pro-palestinienne et pro-syrienne, le pays pourrait voir une recrudescence de la violence avec son voisin Israël. Déjà, certaines menaces planent sur la possibilité d’un affrontement avant les élections, advenant une intensification des forces israéliennes à la frontière; car bien que le pays soit supposé être libre de tout soldat israélien, des troupes continuent de patrouiller au sud et un renforcement de l’armée pourrait survenir, peu avant les élections. Rannie Amiri considère qu’il s’agit d’une tentative d’Israël d’influencer le vote en faveur de la coalition gouvernante actuelle et d’intimider la population : “Si le 8 Mars gagne les élections, cela ne fera que leur donner des raisons supplémentaires pour justifier une action militaire en préparation”.   

Le résultat pourrait être très serré. À cause du confessionnalisme, seule la balance de votes des chrétiens pourrait faire pencher la balance pour l’un ou l’autre des partis. Une victoire pour le Bloc du 14 mars (coalition au pouvoir) devrait faire perpétuer le Liban sur sa politique actuelle, dans l’axe États-Unis/Israël/Jordanie/Egypte/Arabie Saoudite. Advenant la venue au pouvoir de l’Alliance du 8 mars, cela pourrait provoquer un schisme dans les relations internationales actuelles avec certains pays, “tout en lui donnant une indépendance de décisions basées sur les besoins de ses habitants, et non sur les intérêts dictés par les États-Unis”. ” Même si cet axe permet au pays de bénéficier de bonne conditions militaires et économiques, les droits et les inquiétudes du citoyen lambda sont souvent négligés. Le Liban est une véritable démocratie et de ce fait, c’est à ses gens de faire entendre leur propre voix”.


Rappel

Liban :
environ 4 millions d’habitants


Selon le système confessionnaliste :

Le premier ministre doit être un musulman sunnite
Le président doit être chrétien
Le président du Parlement doit être un musulman chiite

Coalition en place : Bloc du 14 mars
-
soutenue par le monde occidental
- antisyrienne, elle a été créée à la suite de l’assassinat du premier ministre  Rafiq Hariri.
- elle a donné lieue à la “Révolution des cèdres”, qui s’est soldée par le refoulement des troupes syriennes en dehors du pays.
- conduite par Saad Hariri, fils de Rafiq Hariri
- 70 sièges à l’Assemblée nationale
- constituée principalement du Courant du futur (sunnite), du Parti socialiste progressiste (druze) et des Forces libanaises (chrétien) 

Coalition de l’opposition : Alliance du 8 mars
- pro-syrienne et pro-palestinienne
- créée suite à la mobilisation de masse de 2005, alors que le Hezbollah refusait le désarmement pour résister contre les Israéliens et appuyer la Syrie
- 58 sièges à l’Assemblée nationale
- comprend principalement le Hezbollah (chiite), le parti Amal (chiite) et le Mouvement Free Patriotic (chrétien maronite)



Sources : Wikipedia
                Mission d’observation des élections du Liban 2009




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