Ekta Parishad au secours des paysans

À toutes les trentes minutes, un paysan indien se suicide à cause de la mauvaise condition économique. Mais malgré la gravité de la situation, l’espoir demeure, notamment à cause d’organisations en faveur des pauvres, tel Ekta Parishad.
Depuis les années 90, les coûts agricoles, en Inde, ont bondi de 300%, tandis que les revenus ont chuté sous l’effet du dumping occidental. De plus, avec l’aval de la Banque mondiale et de l’OMC, des firmes multinationales agroalimentaires (notamment Monsanto et PepsiCo) et minières se sont implantées dans le pays, réduisant de manière importante le pouvoir des petits paysans.  Dans un pays où 65% de la population vit de l’agriculture, et où les petits producteurs font partis des strates les plus pauvres de la population, la situation est devenue catastrophique. 300 millions d’Indiens souffrent de la faim parce qu’ils vivent avec moins d’un euro par jour.
Dans ce contexte, Rajagopal P.V va créer, en 1991, le mouvement pacifique Ekta Parishad (« forum de la solidarité » en hindi), issu de la philosophie gandhienne de Sarvodaya, philosophie réunissant lutte contre l’injustice et désobéissance civile. Ekta Parishad a été établi, à la base, pour rassembler les sans-voix de l’Inde, les « intouchables », les communautés tribales et les paysans sans terre, afin de leur donner une visibilité et organiser des actions concrètes.
Les revendications primaires portent sur le droit aux populations démunies d’avoir accès à la terre, à la forêt et à l’eau, mais le but ultime est de combattre la violence permanente et de construire une véritable démocratie participative. Plusieurs mesures prioritaires sont à l’agenda de l’organisation, notamment la mise en place d’une autorité nationale pour les petits agriculteurs, une cour de justice à comparution rapide et la création d’un système de guichet unique, facilitant l’accès à la terre (existant déjà pour les multinationales).
L’organisation fournit également de l’aide monétaire pour améliorer les conditions de vie des populations et forment des « travailleurs sociaux aux pieds nus » pour qu’ils organisent des programmes locaux visant à aider les plus démunis. Aujourd’hui, 10 millions de personnes dépendent de l’organisation, qui comptent près d’un million de sympathisants.
Rajagopal affirme que beaucoup de choses peuvent évoluer si les gens se mobilisent. À preuve : en octobre 2007, Ekta Parishad a organisé la plus vaste action pacifique de l’histoire de l’Inde. 25 000 personnes, provenant des quatre coins du pays, ont participé à une manifestation de 28 jours, au cours de laquelle ils ont marché de Gwalior à Delhi (350km) pour revendiquer leurs droits. À la suite de cette marche, le gouvernement indien fut forcé de mettre en place une nouvelle loi afin de permettre aux indigènes (80% de la population) d’avoir accès à la terre.  
Mais les lois restant difficiles à implanter, Ekta Parishad prévoit déjà une nouvelle mobilisation en 2012, qui devrait regrouper 100 000 participants de partout à travers la planète.  « Le changement passera par la mobilisation conjointe des organisations ouvrières du Sud et du Nord, affirme Rajagopal. Il faut relier les travailleurs entre eux, établir de meilleurs systèmes de communication. La clé du changement repose sur l’entraide internationale ».
Mais ces changements effraient l’Occident, puisque le problème du manque de ressources est réel. Si la Révolution verte a permis à l’Inde de devenir autosuffisante, la production stagne, alors que la population croît de 17 millions à chaque année. Et beaucoup craignent la montée du pouvoir de consommation de la population indienne, sur une planète déjà saturée. Rajagopal ne nie pas le fait, mais le met en perspective : « L’Occident est le modèle de l’Inde. Vous avez trois voitures par famille, nous voulons trois voitures par famille. Les standards occidentaux sont les standards que veulent également atteindre l’Inde ». À son avis, le problème ne réside pas dans la hausse du nombre de consommateurs, mais dans la distribution. « Il faut améliorer le système de distribution mondial. Prendre un endroit, prendre ses ressources, et lui offrir la possibilité de se développer. Et partager équitablement cette ressource ».
Pour Rajagopal, la pauvreté n’est pas une faiblesse, mais une force qui donne de la puissance. La colère des paysans pauvres peut être canalisée de façon positive pour les pousser à réagir. Face à l’injustice, il considère qu’il faut utiliser la rage pour créer des solutions, non des problèmes. « Le développement actuel n’est pas viable. Mais il faut cesser de pleurer et agir. Et agir ensemble. La question est de trouver des solutions Nord-Sud équitables.  Il faut stimuler les gens à changer la société. Il y a toujours de l’espoir ».

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