La révolte de la Demi-Lune en Bolivie

Il s’en est fallu de peu que la Bolivie ne se désagrège l’automne de 2008 – des observateurs parlaient de « balkanisation » ou de « option Kosovo ». Grâce à une intervention de L’Union Sud-Américaine, une sécession de la Demi-Lune, la région révoltée, a pu être évitée. Le gouvernement reçut l’accord nécessaire de l’opposition pour organiser au début de l’année prochaine un référendum sur la nouvelle constitution. Ce qui a été gqgné par Evo Morales le 25 Janvier.

La raison du conflit récent en Bolivie est la large victoire du président Moralès lors du référendum du 10 août, dans lequel les Boliviens s’exprimaient à propos du maintien au pouvoir du président et des gouverneurs de province.  Après ce référendum, le gouvernement en annonça un nouveau à propos de la ratification de la nouvelle constitution. L’opposition qui veut boycotter systématiquement le processus de réforme voulu par le parti de Moralès, le Moviemento al Socialismo, a réagi par un plan agressif d’action. Pendant des semaines le gouvernement et l’opposition se sont affrontés à couteaux tirés.

Jusqu’au sang.


Le fief de l’opposition bolivienne se situe principalement dans les départements de l’est : Santa Cruz, Tarija, Beni, Pando, Chuquisaca et Sucre – ce qu’on appelle la région Media-Lune ou Demi-Lune.
C’est ici qu’habitent l’oligarchie blanche et les familles des grands propriétaires terriens.
 Ce sont eux qui traditionnellement ont la main mise sur la politique et l’économie par le truchement de figures comme Branco Marinkovic, leader du comité des citoyens de Santa Cruz et chef de la résistance contre le MAS. C’est ici aussi que le parti d’opposition Podemos, avec à sa tête Jorge Quiroga, élève de l’ex-dictateur Banzer, trouve ses racines.
 Lorsque Banzer redevint président en 1997 il continua le projet de réformes néo-libérales, de même que les privatisations, et cela avec Quiroja à ses côtés. Ils considérèrent leurs intérêts menacés par la nouvelle constitution et en réaction à la victoire de Moralès en août ils organisèrent leur propre référendum sur un statut d’autonomie pour leur département.
 Les tensions montèrent, des routes furent bloqués et des installations gazières endommagées.
En divers endroits , des groupes paramilitaires et des milices-jeunes de l’opposition affrontèrent les partisans du MAS, jusqu’à ce que le 11 septembre le sang coula effectivement. Ce matin-là, sur ordre du gouverneur du département Pando, Leopoldo Fernandez, des partisans du parti gouvernemental MAS furent attaqués violemment à El Porvenir par des paramilitaires.  Triste bilan : 30 morts. La goutte qui fit déborder le vase.
Immédiatement on décréta l’état d’urgence à Pando. Le gouverneur Fernandez fut mis en prison et l’ambassadeur des Etats-Unis, Philip Goldberg, renvoyé. On le soupçonnait d’inciter la région  Demi-Lune à faire sécession. Dans le passé il avait déjà été ambassadeur au Kosovo et là aussi on l’avait accusé d’attiser les mouvements séparatistes.
Suite à l’insistance de l’Union Sud-Américaine, Unasur, le gouvernement et l’opposition s’assirent à la table de négociation pour tenter de désamorcer la bombe. Avec succès, car le 22 octobre le Congrès National – il faut savoir que le MAS a la majorité au parlement, mais que l’opposition a le pouvoir au sénat – donna son accord pour organiser un référendum le 25 janvier 2009 sur la nouvelle constitution. Au même moment le peuple pourra s’exprimer sur la superficie maximale de la grande propriété foncière.

La révolution par étapes.


Lors des pourparlers récents avec l’opposition, le gouvernement bolivien a dû faire des concessions importantes. L’accord prévoit des élections générales le 6 décembre 2009, mais Evo Moralès a dû promettre qu’il ne serait plus candidat que pour un seul terme. Un troisième mandat – comme prévu initialement dans la nouvelle constitution – n’est donc plus possible.
On apporta aussi des remaniements au contenu de la décentralisation et de l’autonomie, à la réforme agraire, aux réformes judiciaires et à la gestion des richesses naturelles.
L’opposition avait demandé entre autre que les indigènes soient exclus de l’accès aux richesses naturelles – aujourd’hui des tas de communautés indigènes habitent des régions dont le sous-sol contient des réserves de gaz. Une autre exigence était que tout ce qui avait attrait à la grande propriété terrienne et à l’agriculture, émargerait à la compétence des départements, et que les mesures de confiscation de terres soient rayées de la constitution.
Selon le gouvernement , ces éléments ne pouvaient plus être mis en question après tout le processus constitutionnel.
Finalement les deux partis ont dû faire des concessions. L’opposition fut amenée à collaborer, grâce à la promesse qu’il n’y aura pas de confiscations de terres, et que les décrets concernant la superficie maximale des propriétés n’aura pas d’effet rétroactif.

Le choc de deux modèles de société.


Entre le projet du parti gouvernemental et celui de l’opposition, il y a un monde de différence.
 De plus, l’opposition bolivienne ne forme pas un bloc homogène. C’est ainsi que le gouverneur de Pando incarne la culture féodale des grands propriétaires, alors que les groupes dominants à Tarija et à Santa-Cruz s’intéressent en premier lieu aux richesses que produisent les immenses réserves gazières.
 A Santa-Cruz aussi la grande propriété et l’agro-business sont d’une importance vitale en des temps de demande accrue de soja et d’autres produits agricoles. Sucre à son tour est la capitale historique d’une élite blanche qui ne veut sous aucun prétexte se mêler aux indigènes.
Ce qui unit alors la Demi-Lune ce sont les intérêts économiques et la peur de perdre de son influence. La région est confrontée à un héritage historique de problèmes qui n’ont jamais été résolus. En plus du racisme profond entre blancs et indiens, il y a le problème du partage équitable des terres. Selon le MAS on ne pouvait résoudre ce problème qu’en donnant de la terre aux indiens pour qu’ils puissent subvenir à leurs propres besoins. Depuis des décennies les communautés Guarani de la région demandent la démarcation de leurs territoires, mais les titres de propriété ne sont toujours pas attribués. Entre 1953 et 2002 on a travaillé à la redistribution des terres, mais les inégalités perdurent.
Le gouvernement d’Evo Moralès a commencé à assainir les terres, à mettre au point des cadastres et à attribuer des terres appartenant à l’état aux paysans pauvres. Cependant à certains endroits les fonctionnaires de l’Institut des Réformes Agraires voulant porter en carte les terres, furent reçus à coups de bâton et à coups de fusil. Des hommes armés au service des propriétaires terriens leur rendent le travail impossible.
L’année 2009 promet certainement de devenir – pour la x-ème fois – une année politique mouvementée pour ce pays des Andes.
Une fois la constitution approuvée, il faut encore la traduire en termes de loi, ce qui provoquera certainement du feu d’artifice dans le Congrès.
Le bain de sang de Pando et l’intervention de l’Unasur ont affaibli le prestige de l’opposition.
Mais malgré tout, elle espère cependant  battre Moralès lors des élections de décembre 2009.

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